Zurich (awp) - L'équipementier de l'industrie solaire Meyer Burger a conclu avec REC Solar un accord de principe en vue d'une collaboration approfondie. Le groupe bernois se propose de mettre à disposition du producteur norvégien de panneaux solaires, désireux de démultiplier ses capacité de production, l'exclusivité de son savoir-faire dans l'hétérojonction et les technologies de connections Smartwire.

En échange, REC s'engagerait à partager ses bénéfices avec Meyer Burger. Ce nouveau modèle d'affaires doit permettre à Meyer Burger de monétiser sa technologie et de protéger ses brevets, trop souvent banalisés sur les principaux débouchés de l'industriel de Gwatt ces dernières années, précise un communiqué jeudi.

Confirmant l'accord de principe convenu avec Meyer Burger, REC précise être à la recherche d'un partenaire pour lui permettre de porter à plusieurs GW contre 600 Mw actuellement sa capacité de production de modules Alpha, présentés comme les plus puissants du marché. Les atouts proposés par l'industriel bernois pourraient générer une valeur durable pour les deux parties.

Encore sujet à discussions

Les questions autour du partage de bénéfice et de la portée de l'exclusivité font pour l'heure toujours l'objet de négociations. Un accord d'exclusivité sur le long terme devra être compensé par des commandes d'envergure ainsi que par des commissions calculées sur la base des capacités maximales des modules solaires écoulés par REC, estime Meyer Burger.

"Il est vrai que nous n'avons encore rien signé avec REC et que ces discussions demeurent pour l'heure sans influence sur nos commandes", a reconnu en téléconférence de presse le directeur général Hans Brändle.

Fondé et toujours sis en Norvège, REC est une filiale du suédois Elkem, lui-même propriété du groupe étatique China National Bluestar, dont le principal actionnaire est China National Chemical Corporation (ChemChina).

Vontobel salue la mue annoncée du modèle d'affaires de Meyer Burger, susceptible de lui assurer un flux de liquidités aussi juteux que récurrent, au détriment des ventes d'équipements au potentiel de rentabilité plus limité. La Banque cantonale de Zurich (ZKB) déplore à cet égard une communication encore trop lacunaire pour pouvoir se forger une opinion.

Contre-performance confirmée

Meyer Burger a par ailleurs confirmé l'impact désastreux sur le premier semestre d'une demande souffreteuse dans le domaine photovoltaïque, notamment sur son principal débouché en Chine. La direction affiche néanmoins sa confiance dans les perspectives à moyen et long terme de son secteur d'activités.

Le chiffre d'affaires semestriel s'est effondré de près de moitié à 122,6 millions de francs suisses, tandis que les entrées de commandes ont fondu de près d'un tiers à 94,9 millions, sous l'impact notamment de la cession des activités de découpe de plaques ("wafer").

Le produit de cette opération a certes permis de maintenir à flot - comme promis fin juillet à l'occasion d'un avertissement sur résultats - le résultat net, divisé par près de cinq sur un an à 1,8 million. Le résultat opérationnel (Ebit) a par contre dégringolé pour déboucher sur un déficit de 21,1 millions, contre un excédent de 14,9 millions un an plus tôt.

Le reflux de trésorerie a été multiplié par trois et demi, creusant un gouffre de 57,6 millions dans les réserves. "Nous n'allons selon toute vraisemblance pas devoir consumer plus de liquidités", a assuré le responsable financier Manfred Häner, promettant une stabilisation voire même un relèvement du niveau de liquidités.

Explorant déjà de longue date de nouveaux abysses, la nominative Meyer Burger s'enfonçait encore dans les premiers échanges de 5,7% à 40 centimes, à contre-courant d'un SPI en hausse de 0,21%.

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