Le fabricant français de pneumatiques a souligné que les droits de douane imposés par les Etats-Unis contribueraient à accroître la volatilité du marché, tout en affirmant que sa stratégie de production locale pour les marchés locaux constituerait un atout précieux pour y faire face. Michelin emploie plus de 23 500 personnes sur ses sites de production aux États-Unis et au Canada. L’entreprise dispose également de deux usines au Mexique, à Querétaro et León, ainsi que de trois au Canada, à Pictou, Bridgewater et Waterville. En 2024, le marché nord-américain, incluant le Mexique, représentait 38,6% de ses ventes annuelles totales.
La direction du groupe a précisé que les récentes décisions exécutives américaines faisaient toujours l’objet d’analyses, et qu’aucune conclusion définitive ne pouvait encore être tirée.
"Les flux de produits finis en provenance d’autres régions vers les États-Unis pourraient être affectés par le tarif de 25% qui s’applique aux automobiles et pièces détachées automobiles, bien qu’il reste à confirmer si tous les types de pneus sont concernés", a déclaré Michelin. "Pour Michelin, les principaux flux sont ceux des pneus agricoles depuis l’Europe vers les États-Unis, et des pneus tourisme de catégorie Tier 2 depuis l’Indonésie vers les États-Unis", a précisé le groupe.
Concernant d’éventuelles mesures de rétorsion tarifaires de la part d’autres pays, Michelin estime que "l’histoire ne fait que commencer". Le groupe a ajouté que les États-Unis représentaient un marché faiblement exportateur pour Michelin, avec des expéditions très limitées vers l’Europe et l’Asie.
"Dans le contexte actuel, particulièrement volatil, nous ne formulerons aucune perspective à ce stade. Nous les réserverons à la publication de nos résultats du premier trimestre, plus tard dans le mois", a ajouté la direction.
Une baisse plus marquée que prévu au T1
Michelin prévoit une baisse de ses volumes comprise entre 6% et 8% au premier trimestre, en lien avec la diminution de la demande automobile observée après la fin de l’année 2024. À titre de comparaison, les analystes anticipaient en moyenne un chiffre d’affaires trimestriel de 6,67 milliards d’euros et une baisse de volumes de 2,6%, selon un consensus daté du 17 mars fourni par l’entreprise.
S’agissant des tarifs douaniers décidés par le président américain Donald Trump, le groupe a précisé que 70% des pneus qu’il commercialise aux Etats-Unis y sont également fabriqués.
Enfin, Michelin a souligné que le caoutchouc naturel n’était pas concerné par les récentes annonces, et que les Etats-Unis pouvaient être considérés comme autosuffisants pour la production de caoutchouc synthétique.
Les résultats du premier trimestre seront publiés le 24 avril.
Le titre sous-performe le marché, tout en profitant du rebond généralisé dans la matinée du 10 avril : +3,5% vs +6% au CAC40. Nous n'avons pas trouvé trace d'une diffusion élargie de cette conférence investisseurs, ce qui pose une fois encore la question de la transmission d'une information importante par un canal privilégié.