Michelin (+0,42% à 31,31%) a annoncé aujourd’hui aux 1254 salariés des usines de Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan) son intention d’arrêter la production, au plus tard début 2026. Le fabricant de pneumatiques affirme que ces deux sites sont confrontés depuis plusieurs années à de grandes difficultés économiques, lourdement impactés par "la transformation structurelle des marchés des pneumatiques Tourisme-Camionnette et Poids Lourd et la dégradation de la compétitivité de l’Europe, notamment du fait de l’inflation et de la hausse des prix de l’énergie".

Michelin emploie aujourd'hui près de 19000 salariés en France, dont 9000 dans l'industrie, sur 15 sites.

Conséquence de ces fermetures, la firme française enregistrera une provision d'environ 330 millions d'euros en charges non récurrentes dans ses comptes consolidés au 31 décembre 2024.

"Ces dernières années, les marchés européens des pneus Tourisme-Camionnette et Poids Lourd se sont profondément transformés pour s'orienter fortement vers les pneus à bas prix issus principalement d'Asie, au détriment des segments premium", précise Michelin. "En l'espace de 10 ans, la part de marché des pneus Tourisme-Camionnette et Poids Lourd d'entrée de gamme a augmenté respectivement de 9 et 11 points au détriment des segments premium qui ont reculé de 11 et 8 points", ce qui a entraîné "une surcapacité structurelle de production dans certaines usines Tourisme-Camionnette et Poids Lourd de Michelin en Europe".

Michelin "prend l'engagement de mobiliser toutes les ressources dont il dispose pour accompagner individuellement les 1 254 salariés concernés ainsi que les deux territoires impactés par ces fermetures". "Les salariés de Cholet ont voté pour la grève et bloqué le site peu après les annonces de la direction", rapporte l'AFP. "Nous allons être extrêmement vigilants sur l'accompagnement social des salariés", a pour sa part déclaré le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci lors des questions au gouvernement. "Il s'agit d'obtenir des conditions de séparation dignes", ajoute-t-il. "Le but que nous poursuivons, c'est de trouver des repreneurs."

Des perspectives annuelles revues à la baisse

Michelin a abaissé fin octobre son objectif de résultat opérationnel 2024, anticipant désormais un résultat opérationnel des secteurs aux alentours de 3,4 milliards d'euros à taux de change constants contre plus de 3,5 milliards précédemment. Les volumes de ventes annuelles sont prévus au mieux en repli de 4% et au pire en baisse de 6% contre respectivement -2% et -5% auparavant.

"Depuis plusieurs mois Michelin doit faire face à des facteurs conjoncturels négatifs de plus en plus intenses, qu'ils soient économiques, climatiques ou géopolitiques " ce qui " se traduit par une baisse significative de nos volumes de vente et une réduction de l'activité de nos usines", a commenté Florent Menegaux, président.