La journée Investisseurs de Michelin était très attendue. Ces dernières semaines, plusieurs analystes avaient revalorisé le titre dans l’attente de belles choses. Visiblement, les investisseurs n’ont pas été convaincus, puisque l’action Michelin accuse l’une des plus fortes baisses du CAC 40, avec un repli de 2,51 % à 126,15 euros. Le titre a débuté sa chute dans l’après-midi, à mesure que Michelin dévoilait ses ambitions à horizon 2030 et ses objectifs financiers 2023. Une déception qui pourrait être liée aux années de transition nécessaires pour effacer la crise du Covid-19.

Michelin vise ainsi un chiffre d'affaires de 24,5 milliards d'euros en 2023, contre 20,5 milliards d'euros en 2020 (année Covid) et 24,1 milliards d'euros en 2019.

En parallèle, il table sur un résultat opérationnel des secteurs supérieur à 3,3 milliards d'euros en 2023 (soit une marge idoine d'environ 13,5%), contre 1,9 milliard d'euros en 2020 (marge de 9,2 %) et 3 milliards d'euros en 2019 (marge de 12,5%). Récemment, Citi pensait que les 3,5 milliards d'euros lui semblaient atteignable à horizon 2023.

Pour sa part, le free cash flow généré devrait avoisiner les 6,3 milliards d'euros en cumulé sur les quatre prochaines années.

Une fois la crise effacée, le groupe de Clermont-Ferrand table sur une croissance annuelle moyenne des ventes de 5 % sur la période 2023-2030. A cet horizon, le groupe veut faire en sorte que les pneus ne représentent plus que 70% à 80 % de son revenu, contre 95% aujourd'hui.

Le groupe veut en effet se diversifier dans de nombreux domaines, notamment l'hydrogène. Le groupe vise un chiffre d'affaires de 0,2 milliard d'euros dans les systèmes de pile à combustible à hydrogène en 2025 et 1,5 milliard d'euros en 2030.

S'agissant de l'impression Métal 3D, le groupe vise un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros d'ici 2023 et de plus de 500 millions d'euros d'ici 2030.

Pour financer ce développement et améliorer ses marges, Michelin entend mettre l'accent sur les économies des coûts et les gains de productivités.
Le groupe au Bibendum vise notamment 80 millions d'euros de gains de productivité par an sur la période 2020-2023 à travers son dispositif industriel. S'y ajoutent 65 millions d'euros de gains sur les frais généraux et administratifs sur la même période.

L'avenir du groupe passera également par des opportunités d'acquisitions auxquelles il se montrera attentif. Mais également par le soutien de ses actionnaires, à qui il a adressé un geste en annonçant l'augmentation, à partir de 2021, de son taux de distribution du dividende à 50 %, contre 47 % en 2020 et 36,3 % en moyenne sur les sept dernières années.