Le groupe clermontois vise toujours une hausse de son résultat opérationnel en 2019, hors effets de change et contribution des acquisitions récentes, et un free cash flow structurel supérieur à 1,45 milliard d'euros. Il se range ainsi dans la catégorie des acteurs de l'auto qui ont confirmé leurs prévisions, comme Faurecia mardi et Valeo mercredi, alors que le ralentissement des marchés mondiaux a contraint à plusieurs avertissement sur résultats, comme de la part de l'allemand Continental.

"Dans des marchés très perturbés, le groupe démontre sa capacité à piloter ses prix et à déployer ses mesures de compétitivité afin de préserver ses marges", a déclaré Florent Menegaux, nouveau président de Michelin, cité dans un communiqué.

La marge opérationnelle du groupe s'est néanmoins tassée au premier semestre à 12,2%, contre 12,5% un an plus tôt. En valeur, le bénéfice opérationnel des secteurs a en revanche augmenté de 8% à 1,438 milliard d'euros, grâce à l'amélioration du prix-mix et à 40 millions d'euros de gains de compétitivité, mais moins vite que le chiffre d'affaires (+11% à 11,78 milliards d'euros).

En volume, les ventes ont reculé de 0,9%. Michelin a revu en baisse ses prévisions de marché pour 2019 et attend maintenant un recul de 1% pour les pneus de voitures et d'utilitaires légers, et non plus une stagnation, et une baisse deux fois plus prononcée que prévu, de 2%, pour le marché des pneus poids lourds.

Selon un consensus publié sur le site internet de Michelin, les analystes attendaient un bénéfice opérationnel supérieur au premier semestre, de 1,5 milliard d'euros.

Le bénéfice net du groupe a reculé de 8% à 844 millions d'euros.

Michelin entend profiter à compter du 1er septembre de nouvelles hausses de prix, qui ont déjà ajouté 93 millions d'euros aux ventes en valeur du premier semestre alors que le ralentissement du marché automobile a rendu les pneumaticiens plus agressifs sur les prix.

A contre-courant des pneus voitures et camions, le rebond des activités minières - où les pneus souvent énormes permettent des marges quasiment deux fois supérieures aux pneus classiques - a contribué à l'effet mix positif de 83 millions d'euros enregistré sur les six premiers mois de l'année.

(Edité par Catherine Mallebay-Vacqueur)

par Gilles Guillaume et Laurence Frost

Valeurs citées dans l'article : Faurecia, Michelin, Valeo, Continental AG