Le fabricant de puces mémoire Micron Technology a annoncé jeudi un renforcement de ses investissements aux États-Unis à hauteur de 30 milliards de dollars, dans un contexte de pressions croissantes exercées par le président Donald Trump pour relocaliser la production et de menaces de nouveaux droits de douane sur les semi-conducteurs.

Avec cette extension, le plan d’investissement total de Micron atteint désormais 200 milliards de dollars. L’an dernier, l’entreprise avait déjà prévu 100 milliards pour des activités industrielles dans l’État de New York et 25 milliards dans l’Idaho.

En décembre 2024, l’administration Biden avait accordé à Micron une subvention de 6,2 milliards de dollars dans le cadre du CHIPS and Science Act, doté de 52,7 milliards, pour soutenir la production de semi-conducteurs sur le sol américain. Mais l’administration Trump, revenue au pouvoir en janvier, a depuis entrepris de renégocier certaines de ces aides. Le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a confirmé la semaine dernière que plusieurs subventions étaient en cours de réexamen.

Micron a précisé que ses nouveaux investissements cibleront principalement la construction d’une seconde usine de pointe à Boise (Idaho), ainsi que l’agrandissement d’une installation de production à Manassas (Virginie). L’objectif est de produire 40% des puces DRAM de l’entreprise aux États-Unis.

Les puces DRAM sont essentielles dans les domaines de l’informatique personnelle, de l’automobile, de l’industrie, des télécommunications et de l’intelligence artificielle. Micron est également un fournisseur stratégique pour Nvidia, dont les nouveaux modèles d’IA reposent sur des mémoires haute bande passante (HBM) comme celles développées par Micron.

"Les investissements de Micron dans la production de mémoire avancée et les capacités HBM aux États-Unis, soutenus par l’administration Trump, constituent une avancée majeure pour l’écosystème de l’IA", a salué Jensen Huang, PDG de Nvidia.

Micron a également confirmé avoir finalisé un financement direct de 275 millions de dollars via le CHIPS Act pour l’expansion de son site de Manassas. Par ailleurs, l’entreprise prévoit de consacrer environ 50 milliards de dollars à la recherche et au développement.