En octobre dernier, OpenAI révélait sa collaboration avec Broadcom et TSMC pour concevoir sa propre puce IA. L’objectif est clair : internaliser la production de silicium, un élément clé des infrastructures de calcul, et s’émanciper d’un fournisseur unique dont les prix explosent. Selon Reuters, le premier prototype serait en passe d’être finalisé et envoyé à TSMC pour fabrication. Si les tests sont concluants, une production à grande échelle pourrait débuter dès 2026.

Un monopole à renverser

Avec 80 % de parts de marché sur les GPU, Nvidia règne en maître sur l’industrie et impose ses prix, rendant ses clients fortement dépendants de son calendrier de production. Face à cette situation, plusieurs géants comme Alphabet, Meta et désormais OpenAI cherchent des alternatives, en développant leurs propres puces ou en diversifiant leurs fournisseurs. Le récent séisme provoqué par DeepSeek, une IA chinoise plus économique, a aussi relancé le débat sur les coûts colossaux de l’entraînement des modèles d’IA générative.

Chez OpenAI, la conception de cette puce est menée par une équipe interne d’une quarantaine d’ingénieurs sous la direction de Richard Ho, en partenariat avec Broadcom. Selon les sources industrielles de Reuters, un tel projet représenterait un investissement d’environ 500 millions de dollars pour une seule version, un coût qui pourrait doubler si OpenAI décidait de fabriquer en interne les logiciels et composants nécessaires. Ce budget ne prend évidemment pas en compte d’éventuelles itérations en cas d’échec du premier prototype.

Une montée en puissance progressive

Bien que capable d’entraîner et d’exécuter des modèles d’IA, cette première puce OpenAI sera d’abord déployée à une échelle limitée. Pour rivaliser avec des initiatives comme celles de Google ou Amazon, la start-up devrait considérablement étoffer ses équipes en recrutant plusieurs centaines d’ingénieurs.

La puce sera fabriquée à l’aide de la technologie avancée de TSMC, avec une finesse de gravure de 3 nanomètres. Un pari ambitieux pour OpenAI, qui cherche à s’affranchir du joug de Nvidia tout en accélérant son développement. Reste à voir si ce premier essai sera concluant ou si l’entreprise devra revoir sa copie avant d’envisager une production de masse.