New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en baisse lundi, marquant le pas après deux journées flamboyantes jeudi et vendredi, faute de conviction sur un marché incapable de trouver un élan durable.

Le Dow Jones a cédé 0,63%, l'indice Nasdaq a perdu 1,12% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 0,89%.

Wall Street n'est pas parvenu à enchaîner une troisième séance positive après le coup de chaud de jeudi et vendredi, qui avait notamment vu le Nasdaq gagner plus de 9% en deux jours.

"Dans la mesure où il y a eu peu de nouvelles ce week-end, il est normal que le marché peine à trouver une direction", a commenté Andy Kapyrin, de Regent Atlantic.

Durant la séance, Dow Jones et S&P 500 sont passés un temps dans le vert, après l'allocution de la vice-présidente de la banque centrale américaine (Fed), Lael Brainard, qui a expliqué envisager une décélération du resserrement monétaire pour "bientôt".

Mais l'éclaircie n'a pas duré et les trois indices majeurs de la place new-yorkaise ont tous fini assez nettement en repli.

Après l'envolée de fin de semaine, le Nasdaq a calé, stoppé, pour partie, par la remontée des taux obligataires. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,86%, contre 3,81% vendredi.

Quant aux capitalisations géantes de la tech, elles ont mis, pour la plupart, le drapeau en berne, à l'image de Microsoft (-2,25%), Amazon (-2,28%) et Tesla (-2,56%).

A l'inverse, parmi les quelques titres à surnager figuraient surtout des valeurs défensives, c'est-à-dire théoriquement moins sensibles à l'évolution de la conjoncture, comme le laboratoire Merck (+2,44%) ou le conglomérat Johnson & Johnson (+1,57%).

"Ce que je retiens de la semaine dernière, c'est que les investisseurs veulent acheter des actions, mais qu'ils ont besoin d'une bonne raison de le faire", avance Andy Kapyrin. En l'espèce, c'est un chiffre d'inflation moins élevé que prévu, publié jeudi, qui avait mis le feu à Wall Street.

Pour Nick Reece, de Merk Investments, ces soubresauts témoignent d'un "bear market rally", c'est-à-dire un courant de hausse éphémère qui s'inscrit dans un cycle, plus long, de baisse.

Peter Boockvar, de Bleakley Financial Group, a rappelé qu'en octobre 2008, au coeur de la crise financière, Wall Street avait enregistré plusieurs hausses de plus de 10% sur une seule séance, avant de replonger quelques semaines plus tard.

"Je ne pense pas que le mouvement" observé jeudi et vendredi "soit crédible", estime Nick Reece. "La voie privilégiée reste celle de la baisse."

A la cote, l'implosion de la deuxième plateforme mondiale d'échanges de cryptomonnaies, FTX, placée en dépôt de bilan, a pénalisé tout le secteur, de la plateforme Coinbase (-7,56%) aux sociétés de "minage" de monnaie virtuelle Riot Blockchain (-3,75%) et Marathon Digital Holdings (-2,56%).

"A part une poignée d'actions qui sont directement engagées dans ce milieu, comme Coinbase, je ne pense pas qu'il y ait de contagion entre l'univers crypto et l'investissement traditionnel, y compris les actions", a jugé Andy Kapyrin.

La chaîne de cinémas AMC a progressé (+1,94% à 7,34 dollars), au lendemain d'un week-end encourageant pour l'activité des salles obscures, marqué par les 180 millions de dollars ramassés au box-office nord-américain par "Black Panther: Wakanda Forever", second volet de la saga Marvel et Disney.

Le laboratoire américain Opiant Pharmaceutical (+113,83% à 20,10 dollars) était propulsé par l'annonce de son rachat par le britannique Indivior, pour environ 145 millions de dollars.

Petit acteur de la santé, Opiant a fait parler de lui avec son médicament Narcan, capable de bloquer l'effet des opiacés dans l'organisme et ainsi de sauver une personne victime d'une overdose.

tu/er