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Somerfield, la chaîne de distribution britannique qui compte 955 magasins est mise en vente, d'après le Times. Au rangs des acheteurs potentiels, poursuit le broadsheet anglais : Sainsbury, Asda, Marks & Spencer et WM Morrison et Waitrose. Et Citigroup se place en intermédiaire, chargé de superviser l'opération de vente pour un montant de 2,5 milliards de livres (3,3 milliards d'euros).

Le distributeur anglais pourrait donc changer de mains, deux ans après avoir été acquis par un consortium comprenant M. Tchenguiz, la banque Barclays Capital et le fonds d'investissement privé Apax Partners, pour 1,8 million de livres (2,4 milliards d'euros).

Sainsbury, WM Morrison, Asda souhaitent augmenter leur parc de magasins afin de pouvoir rivaliser avec le numéro un britannique Tesco et peut-être futur numéro deux mondial devant Carrefour.. Waitrose pourrait inscrire le rachat de Somerfield dans son plan de doublement de son groupe. Enfin, last but not least, Marks & Spencer, qui a passé de mauvaises fêtes de fin d'année pourrait, aussi entrer dans la ronde.

La vente de Somerfield : une vente opportune et dans l'air du temps

Une opération menée sous la houlette de Citigroup et qui valorise fortement la chaine de magasins alimentaires à 2,5 millions de livres (3,3 milliards d'euros).

Pourquoi ce prix et pourquoi cet empressement à acheter ? Le prix s'explique par sa qualité de numéro cinq britannique et son réseau de 955 magasins, ainsi que par les «travaux» de restructuration menés dans l'entreprise depuis la reprise il y a deux ans. Des mesures radicales avec la vente de près de 600 enseignes, la réduction de 1 800 à 800 emplois et la réduction du périmètre d'activité avec la fermeture de six des dix centres de distribution du groupe.

L'empressement à vendre inquiète cependant ceux qui émettent des doutes sur la santé financière de Somersfield, recapitalisée en 2007.

En fait, il pourrait s'agir d'une opération de repositionnement pour M. Tchenguiz qui a accumulé des revers ces derniers mois entre des pertes substantielles dans Sainsbury, à la suite de l'échec de la reprise de Sainsbury par un fonds d'investissement qatari en novembre dernier; et dans la chaîne de pubs anglais Mitchells & Butlers, une coentreprise d'un montant de 4,5 milliards de livres soit un peu plus de 6 milliards d'euros.

Plus largement, l'heure est à la concentration dans le secteur de la grande distribution britannique en raison de mauvaises fêtes de fin d'année et plus généralement de marchés arrivés à saturation quand les pays émergents figurent en bonne place dans les modèles de développement de toutes les grandes enseignes de distribution.

Le principe de la concentration est acquis, le calendrier de la cession, moins. En effet, les analystes prévoyaient que le ou les mouvement de fusion-acquisition interviendraient plutôt au second semestre 2008 en raison des incertitudes sur l'ampleur de la récession économique outre-Atlantique et de son impact sur les économies européennes.

Laure Gaillard

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