par Yuka Obayashi, Emily Chow et Ron Bousso
TOKYO/LONDRES, 1er juillet (Reuters) - Vladimir Poutine fait
monter les enchères dans la guerre économique l'opposant aux
Occidentaux et leurs alliés en signant un décret qui lui permet
de prendre le contrôle total du projet gazier et pétrolier
Sakhaline-2, dans l'Extrême-Orient russe, une mesure qui
pourrait contraindre au retrait Shell et les
investisseurs japonais.
Le décret, signé jeudi, crée une nouvelle entreprise chargée
de reprendre les droits et obligations de la Sakhalin Energy
Investment Co, dans laquelle Shell et deux sociétés commerciales
japonaises Mitsui & Co et Mitsubishi Corp
détiennent un peu moins de 50%.
Le Kremlin a désormais la prérogative de décider du maintien
ou non des partenaires étrangers.
L'entreprise publique Gazprom détient déjà une
participation de 50%, plus une action, dans Sakhaline-2, qui
représente environ 4% de la production mondiale de gaz naturel
liquéfié (GNL).
Cette décision risque de déstabiliser le marché du GNL et de
compliquer la situation pour beaucoup d'entreprises
occidentales, bien que Moscou ait déclaré ne voir aucune raison
d'arrêter les livraisons de Sakhaline-2.
"Le décret russe exproprie les participations étrangères
dans la Sakhalin Energy Investment Company, marquant une
nouvelle escalade dans les tensions actuelles", a déclaré Lucy
Cullen, analyste principale du cabinet de conseil Wood
Mackenzie.
Gazprom, Sakhalin Energy et le ministère russe de l'énergie
n'ont pas répondu aux demandes de commentaires.
(Reportage Yuka Obayashi, Sakura Murakami, Ju-min Park, Kiyoshi
Takenaka à Tokyo, Ron Bousso à Londres, Emily Chow à Kuala
Lumpur, Muyu Xu à Singapour; Rédigé par Chang-Ran Kim et Edmund
Blair; version française Alizée Degorce, édité par Sophie Louet)