Tokyo (awp/afp) - Le directeur général du groupe japonais Mitsubishi Electric a présenté vendredi sa démission face à un scandale d'inspections falsifiées sur certains produits du groupe pendant une trentaine d'années.

"Je m'excuse profondément envers tout le monde", a déclaré Takeshi Sugiyama lors d'une conférence de presse.

"Nous sommes arrivés à la conclusion que je devais démissionner (...) et nous devrons travailler dur pour regagner la confiance avec une nouvelle direction", a-t-il ajouté.

Le groupe japonais avait révélé en début de semaine qu'il avait mené des inspections inappropriées sur ses appareils de climatisation pour trains depuis le milieu des années 1980.

Il avait ensuite précisé que des compresseurs d'air, utilisés dans l'industrie ferroviaire pour des systèmes de freinage et l'actionnement de portes à ouverture pneumatique, avaient aussi fait l'objet d'inspections truquées de sa part des années durant.

Il avait toutefois assuré que la sécurité et la performance des produits concernés n'étaient pas remises en cause.

Le groupe a promis des mesures pour éviter qu'une telle affaire ne se répète et a élargi le spectre de son enquête interne, dont il compte publier les conclusions en septembre.

Mitsubishi Electric est l'un des plus grands fabricants japonais de systèmes électriques pour de nombreux secteurs (chauffage et climatisation , équipements automobiles, automatismes industriels, composants électroniques,...).

Ce groupe tout juste centenaire (il a été fondé en janvier 1921) compte plus de 146.500 salariés dans le monde. Il a réalisé lors de son exercice écoulé 2020/21 un chiffre d'affaires de près de 4.200 milliards de yens (près de 32 milliards d'euros).

Le ministre japonais de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Hiroshi Kajiyama, a estimé vendredi que le scandale Mitsubishi Electric risquait d'"endommager considérablement la confiance dans l'industrie japonaise".

Cette confiance est déjà sérieusement entamée, car ce scandale rappelle d'autres cas similaires: à partir de 2017, plusieurs groupes automobiles nippons, dont Nissan et Suzuki, avaient révélé avoir mené des inspections non réglementaires sur leurs véhicules neufs au Japon, entraînant des rappels de millions d'unités.

En 2017 également, la réputation du sidérurgiste Kobe Steel avait été ternie par un immense scandale de données frauduleuses sur ses produits.

Sans parler du méga-scandale à partir de 2014 de la société nippone aujourd'hui défunte Takata, dont les airbags défectueux ont causé plusieurs décès et entraîné le rappel de dizaines de millions de véhicules dans le monde.

afp/rp