L'avionneur canadien a porté plainte en octobre contre Mitsubishi Aircraft pour vol présumé de secrets commerciaux dans le but d'accélérer le développement et la certification de son futur appareil régional MRJ.

La filiale du conglomérat japonais Mitsubishi Heavy peine à lancer son premier avion destiné aux lignes régionales. Le projet du MRJ de 90 sièges a été initié il y a une décennie mais après des retards en série son entrée en service est désormais prévue en 2020, sept ans après l'objectif initial.

Le MRJ viendra concurrencer les avions régionaux proposés par Bombardier et par le brésilien Embraer.

La plainte de Bombardier vise aussi la société américaine AeroTec, que Mitsubishi a utilisée en vue de la certification du MRJ, et plusieurs anciens salariés du groupe canadien qui auraient volé des documents sensibles.

Dans sa contre-poursuite, Mitsubishi affirme de son côté que Bombardier a tenté de faire pression sur lui et de le contraindre ainsi qu'AeroTEC à signer en 2016 des accords les empêchant d'embaucher des employés de Bombardier.

"Nous pensons qu'en réponse à la menace posée par le MRJ, Bombardier a choisi d'adopter un comportement anticoncurrentiel plutôt que de rivaliser sur les mérites de son produit", a déclaré Mitsubishi dans un communiqué.

Bombardier a réagi en réaffirmant que son concurrent japonais tentait illégalement d'obtenir et d'utiliser ses secrets commerciaux.

(Allison Lampert, Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : Bombardier, Inc., Mitsubishi Heavy Industries Ltd, Embraer