(Actualisé avec Joe Biden, Moderna et l'agence européenne de Santé)

* L'OMS a qualifié le variant de "préoccupant"

* Plusieurs pays, dont la France et la Grande-Bretagne, suspendent les liaisons aériennes

* Les chercheurs veulent savoir si le variant résiste aux vaccins

* Plongeon des Bourses à travers le monde

par Costas Pitas et Stephanie Nebehay

LONDRES/GENEVE, 26 novembre (Reuters) - A travers le monde, les autorités ont réagi avec inquiétude vendredi après la découverte d'un nouveau variant de coronavirus en Afrique du Sud, poussant l'Union européenne et la Grande-Bretagne notamment à renforcer les contrôles aux frontières, tandis que la communauté scientifique cherche à établir si ce variant est résistant aux vaccins.

Vendredi en fin de journée, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié ce nouveau variant de "préoccupant", une classification qui n'avait été donnée qu'à quatre autres variants jusqu'à maintenant. L'OMS l'a aussi désigné sous le nom d'Omicron.

Mais d'après la communauté scientifique, il faudra des semaines pour comprendre pleinement les mutations du variant. Les autorités sanitaires cherchent aussi à savoir si le nouveau variant est plus contagieux ou plus infectieux que les précédents et si les vaccins existants sont efficaces contre lui.

L'agence européenne de Santé a évalué à "élevé à très élevé" le risque de propagation du variant Omicron en Europe.

Après que la Grande-Bretagne a interdit les vols en provenance d'Afrique du Sud et de pays voisins et demandé aux voyageurs qui en reviennent de se mettre en quarantaine, l'Union européenne a aussi appelé à suspendre les liaisons aériennes.

Le ministre sud-africain de la Santé, Joe Phaahla, a estimé que les restrictions de voyage étaient "injustifiées", tout en indiquant que des premières études laissent à penser que le nouveau variant serait potentiellement plus contagieux.

"Ce nouveau variant du virus COVID-19 est très inquiétant. C'est la version la plus fortement mutée du virus que nous ayons vue à ce jour", a souligné le professeur Lawrence Young, virologue à l'université britannique de Warwick.

La France a annoncé suspendre les arrivées en provenance de sept pays d'Afrique australe afin d'éviter l'importation du variant.

Plusieurs autres pays, dont l'Inde, le Japon et Israël, ont renforcé leurs mesures de restriction.

INQUIÉTUDES SUR LES MARCHÉS

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a également appelé les fabricants de vaccins à adapter leurs sérums dès l'apparition de nouveaux variants.

"Il est maintenant important que nous tous en Europe agissions très rapidement, de manière décisive et unie", a déclaré Ursula von der Leyen. "Tous les voyages aériens vers ces pays doivent être suspendus jusqu'à ce que nous ayons une compréhension plus claire du danger posé par cette nouvelle variante."

À Washington, la présidence a annoncé que les Etats-Unis allaient restreindre les liaisons aériennes avec huit pays d'Afrique australe, dont l'Afrique du Sud.

Joe Biden a appelé à lever les droits et brevets de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le COVID-19 pour permettre une vaccination à l'échelle mondiale.

L'annonce du nouveau variant a douché les marchés, faisant plonger les places boursières dans le monde et reculer le pétrole.

En Europe, les actions ont subi vendredi leur plus forte baisse depuis près d'un an et demi, tandis que Wall Street était aussi dans le rouge où les principaux indices ont cédé plus de 2%. et

Les secteurs les plus exposés à la pandémie, comme le tourisme ou le secteur aérien, ont été particulièrement touchés par le retour de l'aversion aux risques.

Selon l'Agence britannique de sécurité sanitaire, la variante possède une protéine de pointe très différente de celle du coronavirus original sur lequel sont basés les vaccins, ce qui suscite des craintes quant à l'efficacité des vaccins actuels.

"Comme les scientifiques l'ont décrit, (il s'agit) du variant le plus important qu'ils aient rencontré à ce jour", a déclaré Grant Shapps, ministre britannique des transports, à Sky News.

Le laboratoire américain Moderna a indiqué travailler sur une dose de rappel vaccinal dédié au variant Omicron.

(Bureaux de Reuters, version française Matthieu Protard)