PARIS, 4 janvier (Reuters) - La France doit maintenir sa stratégie de vacciner en priorité les personnes les plus fragiles face au nouveau coronavirus, a déclaré lundi la présidente de la Haute autorité de Santé (HAS)alors que le gouvernement tente de désamorcer la controverse sur le démarrage poussif de la campagne de vaccination dans le pays.

"On doit vacciner au plus vite ceux qui en ont le plus besoin", a dit Dominique Le Guludec sur BFM TV et RMC, rappelant que neuf morts sur dix en France liés au COVID-19 ont plus de 65 ans et qu'un tiers des décès se produit en Ehpad.

La France a entamé depuis une semaine sa campagne vaccinale contre le nouveau coronavirus en ciblant en priorité les résidents des Ehpad mais elle a pris beaucoup de retard face à ses voisins européens, suscitant une vive polémique.

Face aux critiques, le gouvernement a décidé d'accélérer la campagne de vaccination en la rendant possible dès ce lundi pour le personnel soignant de plus de 50 ans. Il prévoit également d'ouvrir des centres de vaccination en ville avant le début février.

"Il faut garder son calme et garder les priorités", a déclaré Dominique Le Guludec. "Si on vaccine beaucoup mais pas les bons, on va mettre des mois à diminuer les hospitalisations et les décès".

La France a passé dimanche le cap des 65.000 morts liés au COVID-19.

La présidente de la HAS a défendu le choix de ne pas mettre en place dans un premier temps des centres de vaccination.

"Envoyer les plus fragiles faire la queue dans des vaccinodromes n'a pas semblé la meilleure solution", a expliqué Dominique Le Guludec.

La présidente de la HAS a dit par ailleurs penser que le vaccin développé par Moderna contre le COVID-19, dont le mode de conservation permet une logistique de déploiement plus simple que pour celui de Pfizer-BioNTech , pourrait "arriver cette semaine".

L'Agence européenne des médicaments (EMA) doit se prononcer mercredi sur l'approbation du candidat-vaccin de Moderna dans l'Union européenne.

Concernant le vaccin développé par AstraZeneca et l'université d'Oxford, "le dossier n'est pas encore complet, il manque encore des renseignements", a indiqué Dominique le Guludec.

"Nous préférons attendre 15 jours de plus s'il le faut mais avoir toutes les données sur l'efficacité et la sécurité", a-t-elle dit alors que le Royaume-Uni a commencé lundi à inoculer la première dose de ce vaccin. (Blandine Hénault et Nicolas Delame)