7 octobre (Reuters) - L'agence américaine du médicament a fait savoir mardi aux laboratoires travaillant sur un potentiel vaccin contre le coronavirus qu'elle demandait au moins deux mois de données fiables pour accorder une autorisation en urgence, une mesure à même de repousser la disponibilité d'un vaccin après l'élection présidentielle américaine du 3 novembre.

Un haut représentant de l'administration a confirmé que la Maison blanche avait approuvé le plan de la Food and Drug Administration (FDA), dont les recommandations plus strictes qu'au préalable viennent amoindrir les espoirs de Donald Trump de garantir aux électeurs un vaccin avant le scrutin.

Le président républicain, qui brigue un second mandat, a fait part mardi soir de son mécontentement. "Les nouvelles règles de la FDA rendent plus difficile d'accélérer (le développement) des vaccins pour approbation avant le jour de l'élection. Encore une attaque politique !", a-t-il écrit sur Twitter.

Le New York Times a rapporté lundi que la Maison blanche avait opposé son veto aux nouvelles directives mais le haut représentant de l'administration a nié tout retard dans le processus d'examen des directives, alors que les autorités américaines s'efforcent de minimiser le caractère politique de la question et d'assurer la sécurité sanitaire publique.

Il est toujours possible que la Maison blanche force à autoriser un vaccin sans données médicales supplémentaires. Une telle démarche mettrait au jour un conflit avec la FDA et les scientifiques, et pourrait ajouter à la perception que l'aspect politique joue un rôle dans la mise à disposition d'un vaccin.

Pfizer et son partenaire BioNTech devraient être les premiers laboratoires à annoncer les résultats de la dernière phase de leurs essais cliniques aux Etats-Unis. Environ la moitié des quelques 44.000 volontaires prenant part à ces essais ont reçu fin septembre la seconde des deux doses du vaccin potentiel. (Michael Erman et Manas Mishra; version française Jean Terzian)