Francfort (awp/afp) - Le chimiste allemand BASF a fait état d'un bond de son bénéfice en 2019, un résultat masquant un exercice plombé par les conflits commerciaux internationaux. Le groupe de Leverkusen a prévenu que l'épidémie du nouveau coronavirus aurait un impact "significatif" sur l'économie, notamment en Chine.

"2019 était une année compliquée", a expliqué le patron Martin Brudermüller, cité dans un communiqué. Si le bénéfice net a bondi de près de 80% à 8,4 milliards d'euros, cela est dû à un effet comptable positif de 5,7 milliards d'euros lié à la fusion de la division d'hydrocarbures Wintershall avec DEA.

Le bénéfice opérationnel (Ebit) hors effets exceptionnels a reculé de 27,8% à 4,5 milliards d'euros dans le sillage d'une baisse de 1,5% du chiffre d'affaires, à 59,3 milliards, imputée à une baisse des volumes et des prix. "Les conflits commerciaux entre les Etats-Unis et la Chine ont eu un impact négatif", explique l'entreprise. "La demande de beaucoup de clients a nettement baissé, surtout de la part de l'industrie automobile."

Le bénéfice opérationnel ajusté de la branche phare matériaux et chimie a baissé de 2,2 milliards d'euros, à 1,8 milliards. Le résultat des branches solutions industrielles et de celles liées à la nutrition, à la santé et à l'agriculture ont cependant progressé par rapport à 2018.

Pour 2020, "le coronavirus est un nouveau facteur qui pèse de manière significative sur la croissance en début d'année, notamment en Chine", explique M. Baumann. "Une baisse de la demande et des arrêts de production sont des conséquences déjà visibles des mesures mises en place" pour combattre l'épidémie de Covid-19, ajoute le patron.

"BASF anticipe un effet négatif mondial important du coronavirus surtout aux premier et deuxième trimestres" qui ne "pourra pas être compensé entièrement" au cours du reste de l'année, détaille le groupe. "Cette hypothèse n'inclut pas une propagation mondiale du virus avec des perturbations importantes de l'économie mondiale au-delà du premier semestre", selon BASF.

Le chiffre d'affaires du groupe doit cependant croitre et s'établir cette année entre 60 et 63 milliards d'euros "malgré un environnement plein de défis et d'incertitudes", selon M. Brudermüller. BASF prévoit un bénéfice opérationnel ajusté entre 4,2 et 4,8 milliards d'euros sous l'effet d'une "légère croissance" des industries client sauf la production automobile qui doit, elle, reculer.

BASF affirme également que les 6.000 suppressions d'emplois prévues d'ici fin 2021 dans le cadre d'un plan d'économies seront réalisées un an plus tôt alors que 3.100 postes ont déjà disparu.

afp/vj