Berlin (awp/afp) - Le chimiste allemand Bayer a fait état jeudi d'une lourde perte nette de 2,3 milliards d'euros (2,5 milliards de francs suisses) au deuxième trimestre 2021, plombé par les procédures judiciaires américaines contre le glyphosate.

Les pertes sont liées à des "provisions supplémentaires" de 4,5 milliards de dollars annoncées fin juillet, "constituées pour les poursuites" contre cet herbicide controversé, a précisé l'entreprise dans un communiqué.

Côté opérationnel (EBIT), le groupe est également à la peine, avec une perte de près de 2,3 milliards d'euros.

Bayer a par ailleurs annoncé jeudi le rachat de l'américain Vividion, une biotech spécialisée dans des techniques innovantes de soins contre le cancer.

L'opération pourrait atteindre la somme de 2 milliards de dollars (1,69 milliard d'euros), avec 1,5 milliard de dollars payé dès maintenant et "500 millions de dollars en paiement d'étape, basés sur la performance".

Cette acquisition "renforce les capacités de Bayer en matière de découverte de médicaments", s'est félicité le groupe.

Le groupe a également relevé ses prévisions de ventes annuelles à 43 milliards d'euros, contre 41 milliards annoncés précédemment.

Mais dans l'immédiat, Bayer continue de faire face à la salve de procédures aux Etats-Unis à laquelle il est confronté depuis le rachat en 2018 de l'agrochimiste américain Monsanto, producteur de l'herbicide Round'Up.

Le glyphosate est soupçonné d'être cancérigène par le Circ, une institution émanant de l'OMS.

Le groupe, qui conteste cette caractérisation, a signé en juin 2020 un large accord à plus de 10 milliards de dollars pour solder ces procédures.

Mais un juge américain a rejeté en mai une partie de ce plan, destinée à limiter le coût des futures réclamations en recours collectif visant le produit.

Dans cette offre, le géant allemand prévoyait de mettre de côté jusqu'à 2 milliards de dollars pour parer aux poursuites futures, un montant jugé insuffisant par un juge américain.

Selon ce dernier, cet arrangement ne protège pas suffisamment les intérêts des personnes qui ont utilisé le Round'Up avant février 2021 et n'ont pas encore été diagnostiquées d'un lymphome non hodgkinien, un cancer du système lymphatique.

afp/lk