Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent dans le rouge mercredi, mais restent calmes face au retour du risque géopolitique sur les marchés dans contexte de négociations budgétaires tendues à Washington et d'inquiétudes quant à la résilience de l'économie américaine.

En Europe, vers 11H30 GMT, la Bourse de Paris perdait 0,52%, Francfort 0,19%, Milan 0,13% et Londres restait à l'équilibre (-0,01%).

A Wall Street, les contrats à terme laissaient également présager d'une ouverture en baisse des principaux indices.

"Tous les regards sont tournés vers la loi budgétaire que l'administration Trump cherche à faire adopter, car l'accord final déterminera en grande partie l'ampleur du déficit américain dans les années à venir", commentent les analystes de Deutsche Bank.

Donald Trump a exhorté mardi au Congrès les élus républicains à soutenir sa "grande et belle loi", un texte qui concrétiserait certaines de ses promesses-phares, mais qui risque d'accroître fortement le déficit et de restreindre l'accès aux soins pour des millions d'Américains.

Le président américain affirme que sans ce projet de loi, les Etats-Unis seraient confrontés à d'énormes augmentations d'impôts.

Les négociations ont lieu dans un contexte tendu, exacerbé par la récente dégradation de la note des Etats-Unis par l'agence Moody's, qui a bousculé les marchés en début de semaine.

"L'inquiétude est simple: si les Etats-Unis ne parviennent pas à réduire les dépenses tout en adoptant de vastes réductions fiscales, le déficit continuera à augmenter", explique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Dans ce contexte, les taux d'intérêt de l'emprunt de référence à dix ans américain atteignaient 4,53% vers 11H30 GMT, contre 4,48% la veille, après avoir flambé en début de semaine.

Le dollar reculait également face à la monnaie unique (-0,41%), à 1,1331 dollar pour un euro.

Retour du risque géopolitique

"Une escalade du conflit au Moyen-Orient revient sur la liste des préoccupations après des informations selon lesquels Israël pourrait planifier de frapper des sites nucléaires iraniens", souligne Susannah Streeter, responsable des finances et des marchés chez Hargreaves Lansdown.

Ces informations interviennent alors que des négociations sont en cours sous la médiation d'Oman entre l'Iran et les Etats-Unis depuis le 12 avril, visant à conclure un nouvel accord pour encadrer le programme nucléaire de Téhéran.

Les investisseurs redoutent qu'une attaque entraîne une coupure de la production de pétrole de l'Iran, important pays producteur, de quoi pousser les prix de l'or noir.

Vers 11H30 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,76% à 65,88 dollars, et celui de son équivalent américain, le WTI, prenait 0,83% à 62,55 dollars.

"La situation en Ukraine est également une nouvelle source d'inquiétude, bien que Trump ait déclaré que des négociations pour une trêve commenceront bientôt", note M. Streeter.

L'or, valeur refuge recherchée en période d'incertitude, gagnait aussi du terrain, prenant 0,60% à environ 3.309 dollars l'once.

Marks & SPENCER DANS LA TOURMENTE

La chaîne de distribution britannique Marks & Spencer estime à 300 millions de livres les conséquences financières de la cyberattaque dont elle est la cible depuis plusieurs semaines, qui a profondément affecté son fonctionnement.

L'entreprise a présenté sur l'année un résultat net en baisse de près d'un tiers mais un chiffre d'affaires en augmentation de 6%, à 13,82 milliards de livres.

L'action du groupe était en hausse d'environ 1,47% vers 11H30 GMT à la Bouse de Londres.

JD Sports s'effondre après ses résultats

Le spécialiste de l'habillement sportif JD Sports reculait fortement à Londres (-9,14% vers 11H30 GMT), après avoir publié les résultats annuels de son exercice décalé 2024/2025, faisant état d'un recul de 4% de son bénéfice net sur un an.

Julius Baer en baisse

La banque suisse Julius Baer chute mercredi à la Bourse suisse à la suite d'un nouveau revers dans ses activités de crédit, qui vont se traduire par une charge de 130 millions de francs suisses suisses (139 millions d'euros) dans ses comptes.

Après avoir plongé de 7% dans les premiers échanges, le titre rattrapait une partie de ses pertes, reculant de 4,50% à 11H30 GMT.

afp/ib