Paris (awp/afp) - Les taux obligataires américains augmentent, tandis qu'actions et dollar s'enfoncent lundi, après la dégradation de la note de la dette des Etats-Unis par l'agence Moody's, inquiète de l'endettement de la première puissance économique mondiale.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts à échéance 10 ans des Etats-Unis évoluait à 4,53% vers 13H40 GMT, contre 4,48% à la clôture vendredi.
Il a "dépassé les sommets atteints au plus fort de la panique causée par les droits de douane réciproques en avril", souligne Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.
A échéance 30 ans, le rendement dépassait même le seuil symbolique des 5% jusqu'à toucher son niveau "le plus élevé depuis 2023", a-t-elle poursuivi.
Le dollar était quant à lui tiré vers le bas, le billet vert chutant de 0,83% par rapport à la monnaie unique, à 1,1254 dollar pour un euro.
Les marchés d'actions chutaient nettement à Wall Street dans les premiers échanges. Vers 13H40 GMT, le S&P 500 baissait de 0,94%, le Nasdaq de 1,33% et le Dow Jones de 0,52%.
Les principales places européennes étaient aussi orientées à la baisse: Paris cédait 0,54%, Londres 0,37%, Milan 0,38%, tandis que Francfort (+0,02%) était stable.
Pour la toute première fois, l'agence de notation Moody's a retiré vendredi soir à la dette américaine sa note maximale de Aaa et l'a rétrogradée à Aa1, en y ajoutant une perspective stable.
"Les marchés ont eu une réaction épidermique, car cette annonce met en exergue un certain nombre de problèmes concernant la trajectoire des déficits américains", explique Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France.
"En bref, Moody's a ravivé les inquiétudes quant à la discipline budgétaire des États-Unis", abonde Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
L'agence a justifié sa décision par la hausse de l'endettement des Etats-Unis et de son coût pour le budget fédéral, apportant des arguments à ceux qui s'opposent au projet de loi budgétaire actuellement débattu au Congrès, disant s'attendre au cours de la prochaine décennie à "des déficits encore plus importants".
"La dette fédérale (...) pourrait atteindre 59'000 milliards de dollars, soit 134% du PIB en 2034 et 211% en 2055, contre respectivement 117% et 156% selon les précédentes estimations du Congressional Budget Office", résume Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
"C'est en partie ces attentes de dérapage budgétaire qui expliquent les tensions" observées "sur les taux obligataires américains", a-t-il poursuivi.
Ryanair en hausse
La compagnie aérienne irlandaise Ryanair était en hausse de 3,66% après avoir annoncé un bénéfice annuel en baisse de 16%, à 1,61 milliard d'euros, pour son exercice décalé achevé fin mars, après avoir dû baisser ses prix pour remplir ses avions.
Le résultat est principalement touché par "la baisse de 7% des tarifs", une stratégie qui a en retour "entraîné une forte croissance du trafic de 9% à un peu plus de 200 millions" de passagers transportés, a résumé le directeur général Michael O'Leary dans un communiqué.
L'or en hausse
L'or grimpait de 0,88% à 3.232,11 dollars l'once (31,1 g) vers 13H30 GMT, soutenu par les inquiétudes sur la dette américaine et par une demande accrue en Asie, notamment en Chine et en Inde, où les investisseurs cherchent à se prémunir contre les tensions géopolitiques et les fluctuations des marchés.
Côté pétrole le prix du baril de WTI américain restait stable (-0,09%) à 62,43 dollars et celui du Brent de la mer du Nord reculait de 0,30% à 65,21 dollars.
Le bitcoin cédait 3,30% à 102.453 dollars.
afp/cw