Londres (awp/afp) - Le prix de la tonne de cuivre a reculé sur une semaine abrégée par le long week-end pascal, pénalisé par des données chinoises en demi-teinte qui ne justifient plus le niveau élevé du métal rouge.

Sur le marché londonien du London Metal Exchange (LME), le prix du cuivre a augmenté de 13% au premier trimestre, dopé par la reprise économique post-Covid, notamment en Chine, premier importateur mondial de matières premières.

Mais l'activité manufacturière chinoise est tombée en mars à son plus bas niveau depuis 11 mois, selon un indice indépendant publié jeudi, qui révèle un essoufflement.

"L'indice PMI révèle que les prix des métaux industriels sont en mauvaise posture" après leur performance depuis le milieu de l'année dernière, estime Kieran Clancy, analyste chez Capital Economics.

Mais Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank, est plus optimiste: "l'économie chinoise devrait croître ce trimestre, c'est la saison des constructions et la période où la demande est la plus forte" pour les métaux, explique-t-il.

Par ailleurs, aux Etats-Unis, deuxième utilisateur de métaux, le président Joe Biden a présenté un plan d'investissement dans les infrastructures de 2.000 milliards de dollars.

M. Briesemann estime donc que les prix "vont être soutenus pendant quelques années".

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait pour 8.791,50 dollars jeudi à 15H50 GMT (17H50 à Paris), contre 8.962,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L'or terne

Le prix de l'or est resté stable sur la semaine mais dégringole de 10% au premier trimestre, la fin pour le métal jaune de neuf trimestres consécutifs de hausse.

La valeur refuge fait face à un cocktail explosif: "la hausse des taux obligataires et le rebond du dollar américain pèsent sur le prix, mais également la force des Bourses et l'appétit pour le risque", énumèrent les analystes de Morgan Stanley.

Les investisseurs misent désormais sur une reprise économique tirée par les locomotives américaines et chinoises; et si le goût leur prend de se prémunir du risque, ils ont tendance à privilégier les bons du Trésor américain, dont le taux a monté récemment, les rendant plus intéressants qu'un métal sans rendement.

Par ailleurs, de nombreux investisseurs seront loin de leur console vendredi, quand les chiffres de l'emploi américain pourraient faire bouger le dollar, le marché obligataire et donc l'or.

"Nos économistes prévoient des créations d'emplois en nombre, et l'or pourrait souffrir si le dollar s'appréciait en réaction", a prévenu M. Briesemnan.

L'once d'or s'échangeait jeudi pour 1.729,28 dollars vers 15H50 GMT (17H50 à Paris), contre 1.732,52 dollars l'once en fin de séance le vendredi précédent à la clôture.

Le sucre fond

Les deux références du sucre ont touché jeudi leur plus bas de l'année, à 490,10 dollars la tonne de sucre blanc et à 14,67 cents la livre de sucre brut.

Malgré un bond des cours sur les deux premiers mois de l'année, les deux références ont donc fini le premier trimestre à l'équilibre. Comme vendre du sucre sur le marché international rapporte des dollars, les exportateurs du Brésil, premier exportateur mondial, sont incités à le faire de plus en plus à mesure car la monnaie américaine s'apprécie par rapport au réal.

"Il y a également des inquiétudes sur la demande en raison des récentes mesures de restriction des mouvements en Europe", souligne Michaela Helbing-Kuhl, analyste chez Commerzbank.

A plus long terme, les analystes de Morgan Stanley estiment que les producteurs brésiliens vont privilégier la transformation de la canne en éthanol en raison de la hausse du prix du pétrole, ce qui devrait faire baisser l'offre de sucre et augmenter les prix.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 425,30 dollars vers 15H50 GMT (17H50 à Paris), contre 437,10 dollars le vendredi précédent en fin de séance. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mai valait 14,81 cents, contre 16,40 cents six jours auparavant.

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