Dernière grande banque française cotée à publier ses résultats du troisième trimestre, Natixis souffre de la comparaison avec ses concurrentes BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale, qui ont toutes présenté des comptes bien meilleurs que prévu. L'action de la filiale de BPCE affiche ainsi la plus forte baisse de l'indice SBF 120 : - 8,17% à 2,03 euros.

Si le plan stratégique ne sera présenté qu'en juin 2021, le nouveau directeur général, Nicolas Namias, a fait plusieurs annonces importantes. La banque va ainsi couper les points avec le gestionnaire d'actifs, H2O AM, dont les déboires depuis juin 2019 étaient dommageables pour sa réputation.

Il a également dévoilé un plan d'économie de 350 millions d'euros à horizon 2024, pour un coût 270 millions d'euros. S'il affectera toutes les activités, il inclut la transformation du métier actions, qui a essuyé des pertes sur les deux premiers trimestres.

Cette transformation avait été annoncée début août lors de la publication des résultats du deuxième trimestre. Natixis arrête les produits les plus complexes et les limites d'exposition sont revues à la baisse sur les produits à profil de risque faible et modéré. Ces produits seront essentiellement offerts aux réseaux du Groupe BPCE et aux clients stratégiques de Natixis. Les revenus du métier actions sont attendus à environ 300 millions d'euros par an avec une réduction de 40 millions d'euros de la base de coûts d'ici 2022. Selon Jefferies, ils représentaient auparavant de 400 à 450 millions d'euros.

Troisième développement, la banque sortira complètement de l'activité de financement du gaz et pétrole de schiste. Elle devrait ainsi réduire le coût du risque au travers du cycle, de 20 millions par an.

Si ces annonces sont jugées favorablement par les analystes, les résultats sont considérés décevants. 

Natixis a fait état d'un résultat net part du groupe de 39 millions d'euros au troisième trimestre contre 415 millions d'euros, un an auparavant. Hors contribution de Coface et hors éléments exceptionnels, il a chuté de 61% à 148 millions d'euros. Les revenus ajustés ont baissé de 12% à 1,8 milliard d'euros.

Le coût du risque a été multiplié par 3 à 210 millions d'euros, mais a reculé par rapport au deuxième trimestre, où il s'était élevé à 289 millions d'euros.

S'agissant de ses activités de marché, les revenus FICT (taux, crédit, matières premières et trésorerie) ont reculé de 16,2% à 216 millions d'euros. Natixis met en cause les effets combinés d'une plus faible contribution du Change et d'un fort effet de base pour le Crédit, tandis que le niveau d'activité sur les Taux reste relativement stable. Les autres banques françaises ont cependant fait nettement mieux : BNP Paribas a fait état d'une croissance de 36% et Société Générale de 9,5% et Crédit Agricole de 26,5%.

Les revenus Equity sont redevenus quant à eux positifs à hauteur de 34 millions d'euros contre 94 millions d'euros, un an auparavant, et - 174 millions d'euros au deuxième trimestre.

Affichant à fin septembre, un ratio de fonds propres durs pro forma, c'est-à-dire prenant en compte l'ensemble des impacts règlementaires attendus en 2021, de 11,2%, Natixis compte renouer avec la distribution de dividende au premier semestre. Cette reprise est cependant conditionnée au feu vert de la BCE, qui doit faire connaître sa décision le 10 décembre.

Enfin, la banque vise un ratio de 10,2% fin 2011, supérieur de 200 points de base aux exigences réglementaires.

Valeurs citées dans l'article : NATIXIS, Crédit Agricole SA, Société Générale, BNP Paribas