Plus forte hausse de l'indice SBF 120, l'action Natixis gagne 7,38% à 3,97 euros alors que BPCE propose 4 euros par actions pour les 29,3% du capital qu’elle ne détient pas encore. Cette offre représente un montant total en numéraire de 3,7 milliards d'euros. Le Groupe BPCE a expliqué souhaiter " se doter d’une manœuvrabilité stratégique nouvelle et d’un cadre de fonctionnement simplifié ".

Il " constate que la cotation de Natixis ne lui apporte pas les moyens utiles à son développement alors que les marges de manœuvre stratégiques sont davantage situées au sein du Groupe BPCE que dans les marchés ".

Natixis avait été mis sur le marché à 19,55 euros fin 2006. 2,8 millions de particuliers avaient alors participé à l'opération.

BPCE compte mettre en œuvre une procédure de retrait obligatoire dans l'hypothèse où les actionnaires minoritaires ne détiendraient pas plus de 10% du capital et des droits de vote de la société à l'issue de l'offre.

S'agissant de l'avenir des métiers de Natixis, elle entend mettre à l'étude le regroupement des activités d'assurance et de paiements, qui accompagnent à titre principal les réseaux Banque Populaire et Caisse d'Epargne, au sein des métiers de la banque de détail du Groupe BPCE, aux côtés de la Banque de Proximité et Assurance (BPA) et des Solutions et Expertises Financières (SEF).

La maison-mère de la banque d'affaires va également étudier la constitution d'un nouvel ensemble " Global Financial Services ", qui réunirait les métiers globaux du Groupe BPCE au service des grandes clientèles : gestion d'actifs et de fortune (" Natixis Investment Managers ", " Natixis Wealth Management "), Banque de Grande Clientèle (" Natixis Corporate and Investment Banking ").

Une future introduction en Bourse de l'activité de gestion d'actifs, n'est pas exclue, a précisé le président du Directoire de BPCE, Laurent Mignon.

Le groupe du Quai d'Austerlitz envisage aussi un " modèle fonctionnel simplifié entre les fonctions support de BPCE, Natixis et ses métiers ".

Un tel retrait de la cote intervient alors que Natixis accumule les déboires depuis juin 2019, les pratiques de gestion de son affilié vedette H2O AM ayant été à l'époque mises en question. Début novembre, le nouveau directeur général, Nicolas Namias a d'ailleurs indiqué que la banque allait couper les ponts avec le gestionnaire d'actifs. L'affaire H2O AM ne cessant de s'éterniser, elle était dommageable pour la réputation de l'établissement bancaire.

Au mois de décembre de la même année, Natixis avait lancé un avertissement sur ses résultats en raison d'un problème de couverture sur des dérivés actions en Asie. Cette nouvelle déception avait entrainé des interrogations sur la qualité de sa gestion des risques.

Ce profit warning avait été suivi par trois trimestres de pertes, avant impôts, pour sa division banque de financement et d'investissement. Elle avait en particulier souffert des contre-performances de ses activités actions. Natixis a en conséquence décidé d'arrêter les produits les plus complexes et de revoir à la baisse les limites d'exposition des produits à profil de risque faible et modéré.

Enfin, le directeur général. François Riahi, qui occupait ce poste depuis seulement juin 2018, avait été remplacé début août par Nicolas Namias, en raison " de divergences stratégiques concernant les options du futur plan de Natixis ". La banque d'affaires devait présenter un plan stratégique en juin 2021.