PARIS (Reuters) - Natixis, qui a vu son résultat net chuter de 91% au troisième trimestre, a annoncé jeudi vouloir sortir du capital de sa filiale de gestion H2O dont la banque détient 50,01% du capital et repositionner ses activités de dérivés.

La filiale cotée du groupe mutualiste BPCE indique dans un communiqué que des discussions ont été engagées en vue d'une possible cession "graduelle" de la participation de Natixis Investment Managers dans H2O.

Le gestionnaire H2O, déjà ébranlé en 2019, par d'importantes sorties de capitaux en raison d'inquiétudes sur la liquidité de son portefeuille, a été contraint fin août de suspendre les souscriptions et les demandes de rachat de parts de plusieurs de ses fonds à la demande de l'Autorité des marchés financiers.

L'AMF avait mis en avant des doutes sur la valorisation des fonds concernés.

"H2O ne sera plus considéré comme un actif stratégique de Natixis", a déclaré lors d'une conférence téléphonique Nicolas Namias, qui a remplacé François Riahi comme directeur général de Natixis en août dernier.

"Nous renforçons le modèle de Natixis IM", a-t-il ajouté en référence également au rapprochement d'Ostrom AM et la Banque postale AM dans la gestion de taux et assurantielle.

Natixis, qui présentera début juin 2021 un nouveau plan stratégique, a aussi annoncé un repositionnement de son activité de dérivés actions pour réduire l'exposition aux risques.

Fin 2018, la banque avait essuyé des pertes dans cette activité sur les marchés asiatiques.

Au troisième trimestre, la banque a vu son résultat net tomber à 39 millions d'euros contre 415 millions un an plus tôt.

En raison de la crise sanitaire et de ses répercussions économiques, son coût du risque a été multiplié par trois.

Ses revenus ont de leur côté reculé de 16% à 1.762 millions d'euros, là où les analystes attendaient 1.806 millions d'euros, d'après le consensus I/B/E/S de Refinitiv.

Mais d'après un consensus fourni par Natixis, le marché attendait 1.730 millions d'euros.

(Maya Nikolaeva et Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot)