Ce résultat dépasse le consensus des estimations des analystes établi par la banque elle-même, qui le donnait à 694 millions de livres.

L'action RBS gagnait 1,21% vers 8h20 GMT, l'une des plus fortes hausses de l'indice FTSEurofirst 300.

Secouru par l'Etat en 2008, en pleine crise financière, avec une injection de liquidités record de 45,5 milliards de livres, le groupe bancaire britannique n'a plus dégagé de bénéfice annuel depuis 2007 mais elle a été bénéficiaire au cours de chacun des trois premiers trimestres de 2017.

Malgré tout, elle prévoit une perte sur l'exercice annuel en raison d'un probable règlement avec la justice américaine d'un litige qui lui coûterait plusieurs milliards de livres pour avoir vendu dans des conditions présumées litigieuses des créances immobilières titrisées (MBS) durant la crise financière.

Les analystes pensent que l'affaire pourrait lui coûter jusqu'à 12 milliards de livres, la banque ayant déjà provisionné plus de la moitié de cette somme.

Le directeur général de RBS, Ross McEvan, a déclaré vendredi à la presse que même s'il n'y a pas eu de "discussion substantielle" avec le ministère de la Justice des Etats-Unis, ni de proposition officielle de ce dernier, la banque espérait régler ce contentieux cette année.

Analystes et investisseurs estiment que tourner cette page judiciaire est une condition préalable au désengagement de l'Etat britannique, qui détient 71% du capital de la banque, et à la reprise du versement du dividende.

UN RISQUE DE LITIGE AUSSI AU ROYAUME-UNI

Ross McEwan a également dit que la banque était bien partie pour atteindre ses objectifs financiers, en particulier un retour au bénéfice annuel en 2018 après plus d'une décennie de pertes.

"Notre stratégie qui est de créer une banque plus simple, plus sûre et plus axée sur le client fonctionne. Nous avons augmenté les revenus et réduit les coûts, nous avons mieux employé le capital et nous continuons de progresser vers le règlement d'un héritage encombrant", a-t-il dit.

RBS précise qu'elle a réduit ses coûts de 708 millions de livres depuis le début de l'année, ce qui suggère qu'elle devrait atteindre son objectif annuel de 750 millions.

Mais Neil Wilson, analyste d'ETX Capital, souligne que ce redressement reste fragile, surtout si la banque subit de nouvelles retombées de sa conduite passée.

"L'action a gagné 60% en l'espace de 12 mois parce que RBS commence à dégager du profit mais si les investisseurs se mettent à penser que les bénéfices ne seront pas au rendez-vous l'an prochain, ils risquent de perdre patience", note-t-il.

RBS risque aussi un nouveau contentieux, cette fois avec la Financial Conduct Authority (FCA), l'organisme de tutelle du secteur financier britannique, concernant le traitement des PME par sa division Global Restructuring Group (GRG) pendant et après la crise financière.

Le GRG est accusé par des clients d'avoir poussé des PME à la faillite pour pouvoir récupérer leurs actifs à vil prix et la FCA a publié lundi un résumé détaillé d'un rapport à ce sujet.

Ce document pointe plusieurs manquements et la FCA a dit qu'elle enquêtait, soulevant la possibilité d'une procédure sur un problème que McEwan espérait avoir réglé par le biais d'un dédommagement de 400 millions de livres.

De son côté, Natwest Markets, la filiale de banque d'investissement de RBS, n'a subi qu'une baisse modeste de ses revenus au troisième trimestre, ce qui est une bonne performance en soi dans un marché difficile où des concurrentes telles que Barclays ont vu leurs revenus chuter.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Emma Rumney et Lawrence White

Valeurs citées dans l'article : Barclays, Royal Bank of Scotland Group