Berne (awp/ats) - L'année qui s'est écoulée a été jalonnée par de nombreux départs dans les hautes sphères des grandes entreprises suisses. Plusieurs patrons ont jeté l'éponge ou changé de voie, à l'instar de ceux de Nestlé, Lindt, Syngenta ou Meyer Burger.

Attendu depuis des mois, le nom du successeur de Paul Bulcke (62 ans) à la tête du géant vaudois Nestlé est tombé au début de l'été. Ulf Mark Schneider, alors directeur de Fresenius, a été choisi pour remplacer le Belge qui dirigeait la multinationale veveysanne depuis 8 ans.

Citoyen allemand et américain de 51 ans, Ulf Mark Schneider a rejoint Nestlé en septembre déjà, mais ne prendra ses fonctions effectives qu'à partir du 1er janvier. Paul Bulcke est, quant à lui, proposé à la présidence du conseil d'administration pour remplacer Peter Brabeck, arrivé au terme de son mandat. Le passage de témoin aura lieu lors de l'assemblée générale du groupe le 6 avril prochain.

Nouvelle page chez Lindt

Une page s'est aussi tournée chez Lindt & Sprüngli, avec le départ d'Ernst Tanner (70 ans) de la direction générale en octobre. L'indéboulonnable patron des chocolats Lindt, en poste depuis 1993, se concentrera sur la présidence du conseil d'administration. Ernst Tanner a transmis les rênes au discret directeur financier Dieter Weisskopf (61 ans).

Objet d'une OPA de ChemChina, Syngenta a trouvé un nouveau directeur général en mai. Eric Fyrwald (57 ans) a remplacé le patron ad interim John Ramsay, en fonction depuis le départ surprise de Mike Mack en novembre 2015. La direction actuelle de Syngenta devrait continuer de piloter l'entreprise après le rachat dont la clôture est attendue au premier trimestre 2017.

En proie à des difficultés financières et sous le coup d'une restructuration, Meyer Burger a fait le ménage dans ses étages supérieurs. Hans Brändle, 55 ans, remplacera début 2017 Peter Pauli, qui s'en va en fin d'année après 14 ans à la tête du groupe bernois spécialisé dans la photovoltaïque.

Révolution chez Richemont

Richemont, qui a vu son bénéfice net fondre ces derniers mois, a annoncé une révolution structurelle. Le groupe de luxe a décidé de supprimer le poste de directeur général en mars prochain lorsque Richard Lepeu prendra sa retraite. A l'avenir, les patrons des différentes maisons et les chefs de nouveaux grands secteurs rapporteront directement au conseil d'administration.

Plusieurs révolutions également dans le monde des assurances: Zurich Insurance est désormais dirigé par Mario Greco. L'Italien, âgé de 57 ans, a succédé en mars à Tom de Swaan, qui assurait ce rôle à titre provisoire. Mario Greco était le directeur général de l'assureur italien Generali depuis 2012.

Le groupe a aussi connu une nouvelle tragédie. Martin Senn, directeur général jusqu'à fin 2015, s'est suicidé en mai à l'âge de 59 ans, trois ans après le suicide de Pierre Wauthier, chef des finances.

Après avoir mené à bien l'acquisition et l'intégration du concurrent Nationale Suisse, Stefan Loacker a quitté la direction de l'assureur saint-gallois Helvetia. Il a passé le relais à Philipp Gmür le 1er septembre.

Retraite

Le réassureur zurichois Swiss Re a rajeuni sa direction. Christian Mumenthaler, 47 ans, a été nommé pour succéder à Michael Liès, parti à la retraite, le 1er juillet. Chez Swiss Life, c'est Markus Leibundgut qui deviendra le nouveau directeur général le 1er avril 2017, succédant à Ivo Furrer, en fonction depuis 2008.

Depuis le 15 mars, Andreas Schönenberger règne sur les destinées de l'opérateur de télécommunications vaudois Salt, aux mains de l'investisseur français Xavier Niel. Ancien patron de Google Suisse, il a remplacé le Suédois Johan Andsjö, parti avec effet immédiat en fin d'année 2015.

Stefano Coduri a démissionné de BSI, suite à l'annonce de l'ouverture par le Ministère public de la Confédération d'une procédure pénale à l'encontre de la banque tessinoise. L'établissement, passé aux mains du gérant de fortune zurichois EFG International, a désigné Roberto Isolani, membre du conseil d'administration, pour le remplacer.

Le groupe industriel neuchâtelois Cicor a désormais à sa tête Alexander Hagemann, ancien patron du groupe soleurois Schaffner entre 2007 et 2016. Il a succédé à Jürg Dübendorfer, qui n'aura occupé la fonction qu'à peine plus d'un an.

Quant au groupe Schaffner, il se cherche toujours un dirigeant. Pour l'instant, c'est le directeur financier Kurt Ledermann qui assume ce rôle ad interim. A signaler encore dans cette liste non exhaustive l'arrivée de nouveaux patrons chez Panalpina, Kardex, Kuoni Suisse ou DKSH.