Genève (awp) - Malgré la crise du Covid-19 et les effets délétères des mesures de confinement, Nestlé a dévoilé jeudi de solides résultats annuels en 2020. Les resserrements stratégiques du portefeuille semblent avoir convaincu les analystes, même si le géant alimentaire a été interpellé plusieurs fois en conférence de presse sur son impact social et environnemental.

Le chiffre d'affaires de la multinationale veveysane a reculé de 8,9% sur un an à 84,3 milliards de francs suisses. Son bénéfice net lui, est en recul de 3,0% à 12,2 milliards, d'après un communiqué publié jeudi.

La croissance organique a par ailleurs atteint les 3,6%, soutenue par des ventes robustes dans le segment des aliments pour animaux Purina et par la consommation "à la maison" de café et autres produits liés à la santé. D'ailleurs, "sur le front des acquisitions, nous avons surtout été très concentrés en 2020 à construire notre branche Nestlé Health Science", a indiqué le directeur général Ulf Mark Schneider lors d'une conférence de presse.

Ces chiffres sont peu ou prou conformes aux prévisions des analystes consultés par AWP, sauf pour le bénéfice net puisqu'ils avaient tablé sur un montant inférieur. Le comité exécutif veut en outre proposer un dividende à 2,75 francs suisses, soit une augmentation de cinq centimes, à la prochaine assemblée générale annuelle du 15 avril prochain.

Pour la suite de son exercice en 2021, Nestlé prévoit une "hausse continue de la croissance organique à un chiffre des ventes" ainsi qu'une "amélioration modérée" de la marge de son résultat opérationnel (Ebit) ajusté.

En parallèle, le géant alimentaire veut mettre en place ses engagements en matière de durabilité. Réduction de moitié des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, neutralité carbone en 2050 et injection de près de trois milliards de francs suisses, les annonces de vert vêtues ont fleuri en 2020.

"Nous sommes l'une des premières compagnies à publier une feuille de route aussi détaillée, a affirmé le patron de Nestlé. C'est une vraie réussite malgré le contexte pandémique de l'année dernière".

La multinationale est pourtant souvent épinglée par les ONG sur les conséquences environnementales et sociales de ses activités. Greenpeace estime ainsi que Nestlé est le troisième plus grand pollueur de plastique au monde en 2020 pour la troisième année consécutive.

Des analystes conquis

Nestlé a fourni des perspectives prometteuses pour l'année 2021 selon Vontobel, qui le compare au "modèle Lindt des 20 dernières années". Pour la banque, le titre est incontournable dans un environnement aussi volatile. Il maintient sa recommandation d'achat.

Même son de cloche du côté de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) qui se dit très satisfaite de la croissance organique affichée par Nestlé jeudi, surtout en comparaison avec la concurrence.

Baader Helvea espère lui d'autres annonces stratégiques après celle de la ventes de marques régionales d'eau outre-Atlantique. En attendant, "Nestlé reste le titre idéal pour ceux à la recherche d'un jeu défensif, diversifié et de haute qualité", affirme la banque.

A la Bourse suisse, la nominative Nestlé a reculé de 1,1% à 99,24 francs suisses, sous-performant le SMI des valeurs vedettes (-0,85%).

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