Toulouse/Paris (awp/afp) - Une nouvelle plainte a été déposée à Perpignan contre Buitoni, propriété de Nestlé, par une femme ayant été malade après avoir consommé une pizza d'une gamme différente de celle déjà visée par une enquête, a appris l'AFP auprès de l'avocat de la plaignante jeudi.

"Il s'agit d'une mère de famille qui a consommé une pizza de la gamme Bella Napoli le 27 mars et a été hospitalisée le 29 pendant six jours", a indiqué Me Pierre Debuisson, précisant que "les résultats d'analyses ont révélé la présence de la bactérie Escherichia Coli", comme pour les contaminations précédentes liées à la gamme Fraîch'Up, et d'une autre bactérie, Shigella.

Cette mère de famille de 34 ans résidant à Perpignan, "toujours très fatiguée un mois après", a déposé plainte mercredi pour "blessures involontaires", a affirmé son avocat à l'AFP.

"Le lien de causalité est hautement vraisemblable", a ajouté le défenseur contacté par AWP. Il a expliqué que la famille avait contacté Buitoni et l'Agence régionale de santé (ARS), mais qu'aucun retrait de la gamme de pizzas "par précaution" n'avait été requis par les autorités françaises. "Il y a un gros retard de la part des institutions", a dénoncé Me Debuisson.

L'avocat suit déjà les victimes qui ont porté plainte suite à des contaminations à la bactérie E.coli après avoir mangé des pizzas de la même marque, mais de la gamme Fraîch'Up. Une enquête a été ouverte le 22 mars pour notamment "blessures et homicides involontaires", "tromperie sur une marchandise" et "mise en danger d'autrui" par le pôle de santé publique du parquet de Paris.

Depuis, des perquisitions ont eu lieu dans l'usine Buitoni de Caudry, dans le nord du pays, et au siège de Nestlé dans les Hauts-de-Seine mais "il n'y a toujours pas de juge d'instruction nommé", a assuré l'avocat. Cette affaire relève selon lui d'un "scandale judiciaire" et d'un "scandale de la production de Nestlé", avec "des mensonges" de la part de la filiale française du géant suisse et des "retards" des autorités sanitaires hexagonales.

Me Debuisson a affirmé auprès d'AWP avoir reçu jeudi un mail d'une femme ayant été hospitalisée en décembre 2021 quelques jours après avoir consommé une moitié de pizza de la gamme Bella Napoli. "Elle a pris connaissance" de la nouvelle plainte déposée et "souhaite rejoindre l'action commune", a lu l'avocat.

Contacté à plusieurs reprises, Nestlé France n'a pas répondu aux sollicitations d'AWP.

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