Genève (awp) - Les ventes du géant agroalimentaire Nestlé ont progressé à un rythme soutenu en 2022, alors que le bénéfice net a chuté en raison d'un effet unique. Le groupe vaudois tire son épingle du jeu au chapitre de la rentabilité, même si la croissance des volumes n'a pas suivi la hausse des prix.

Le chiffre d'affaire de la multinationale veveysanne a crû de 8,4% à 94,4 milliards de francs suisses tandis que son bénéfice net a chuté de 45,2% à 9,3 milliards, selon un communiqué publié jeudi. Le résultat d'exploitation (Ebit) s'est amélioré de 6,5% à 16,10 milliards, mais la marge afférente accuse un repli de 30 points de base (pb) à 17,1%.

La croissance réelle interne (RIG), qui mesure l'évolution des volumes de ventes, s'est pour sa part établie à +0,1%, après +5,5% l'année précédente. La croissance organique a atteint 8,3%, tandis que les prix appliqués ont augmenté de 8,2%, afin de corriger l'inflation.

L'impact de l'inflation s'est accru au second semestre, reflétant la hausse des coûts des produits laitiers, des céréales et de l'énergie, souligne Nestlé. Les relèvements de prix et les gains d'efficacité n'ont qu'en partie contrebalancé l'inflation, signale le colosse de la Riviera vaudoise. "Le mode de croissance a changé", a commenté en conférence de presse son directeur général (CEO) Mark Schneider, .

Les négociations avec les détaillants n'ont pas toujours été faciles, a reconnu le dirigeant. Les consommateurs ne se sont pour l'heure pas détournés vers des produits meilleur marché, a de son côté fait remarquer le directeur financier (CFO) François-Xavier Roger. Les chiffres du second semestre confirment cependant qu'une hausse des prix entraîne un recul des volumes.

Les aliments pour animaux cartonnent

Par catégorie, la palme de la croissance des ventes revient aux aliments pour animaux de compagnie Purina. Les ventes en ligne ont progressé de 9,2% et représentent désormais 15,8% du total. En 2023, le groupe donnera la priorité à des groupes de produits avec des marges élevées comme la nourriture pour chiens ou le café, a indiqué M. Schneider.

Nestlé continue par ailleurs de modifier son portefeuille. Le dirigeant a notamment cité l'abandon des activités surgelés au Canada ou de certains produits laitiers au Brésil, laissant entendre que d'autres développements sont attendus en 2023.

Pour l'exercice en cours, Nestlé prévoit une croissance organique des ventes entre 6 et 8% pour une marge Ebit comprise entre 17 et 17,5%. Le bénéfice par action (BPA) doit s'améliorer de 6 à 10% à taux de change constants. Le groupe confirme également ses objectifs 2025, à savoir une marge Ebit de 17,5 à 18,5%.

Le comité exécutif veut en outre proposer un dividende de 2,95 francs suisses par action, contre 2,80 francs suisses au titre de l'exercice précédent, à l'assemblée générale agendée au 20 avril prochain.

"L'absence de croissance des ventes ne nous inquiète pas, car elle est principalement due à des contraintes de capacité dans les eaux minérales ainsi qu'à une rationalisation des stocks plus importante que prévu aux Etats-Unis", écrit Vontobel. La banque de gestion salue le relèvement de 5% du dividende, qui s'ajoute aux rachats d'actions opérés, ainsi que les prévisions positives, qui témoignent de la confiance de la direction.

A la Bourse suisse, l'action Nestlé a terminé en recul de 2,5% à 107,90 francs suisses, dans un SMI en baisse de 0,69%.

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