Netflix plonge de près de 25% vendredi au Nasdaq, à 382,88 dollars l'action, pénalisé par les chiffres de ses abonnements ainsi que par ses perspectives pour le premier trimestre 2022. Les investisseurs ont été particulièrement déçus par le fait que la plateforme de streaming n'atteigne que 2,5 millions de nouveaux abonnés lors du trimestre en cours, alors qu'ils en espéraient 5,7 millions. Une mauvaise nouvelle supplémentaire après un nombre de 8,3 millions au quatrième trimestre 2021, contre 8,5 millions attendus.

Au total, au 31 décembre 2021, Netflix comptabilise 221,84 millions d'abonnés.

D'un point de vue financier, le groupe anticipe un chiffre d'affaires de 7,9 milliards de dollars au premier trimestre 2022, porté notamment par la hausse des prix en Amérique du Nord entrée en vigueur la semaine passée. Le bénéfice devrait quant à lui s'élever à 1,3 milliard, soit 2,86 dollars par action. Une fois encore, c'est en-dessous des prévisions du consensus qui visait plutôt un chiffre d'affaires de 8,2 milliards de dollars et un bénéfice de 3,47 dollars par action.

"Nos prévisions tiennent compte d'un contenu plus important au premier trimestre 2022, explique Netflix. En outre, si la rétention et l'engagement restent sains, la croissance des acquisitions n'a pas encore retrouvé les niveaux d'avant Covid. Nous pensons que cela peut être dû à plusieurs facteurs, y compris la surcharge actuelle de Covid et les difficultés macro-économiques dans plusieurs parties du monde comme l'Amérique Latine".

Pour certains analystes, la focalisation des investisseurs pour le gain net de nouveaux abonnés est préjudiciable pour le titre. Afin d'en éviter la volatilité, ils préconisent à Netflix de ne plus en dévoiler les chiffres de manière à ce que les autres lignes du compte de résultats se soient pas ignorés. D'autant plus que le nombre d'abonnés, tout comme le nombre de téléchargements de l'application ou d'utilisateurs actifs n'est plus forcément aussi pertinent qu'il y a quelques années.

Car malheureusement pour le spécialiste de la vidéo à la demande, les mauvaises nouvelles ont tendance à éclipser les bonnes, puisque ses résultats au dernier trimestre 2021 n'ont rien de honteux, au contraire. La société a ainsi enregistré un bénéfice net de 607 millions d'euros, soit 1,33 dollar par action, contre 542 millions, ou 1,19 dollar par action, un an plus tôt à la même époque. Un point qui aurait plutôt dû plaire aux investisseurs, puisqu'ils s'attendaient à un bénéfice d'à peine 83 cents par action.

Les revenus ont quant à eux été conformes aux anticipations et ont atteint 7,71 milliards de dollars. La marge d'exploitation s'est, elle, établie à 8,2%, contre 14,4 % un an plus tôt, une baisse que la société attribue aux importantes dépenses de programmation au cours du trimestre précédent.

Après cette publication, UBS a abaissé son objectif de cours sur le titre de 690 à 575 dollars. La banque helvète a revu à la baisse son estimation pour 2022, en raison d'une croissance plus modérée des sous-produits, de la pression des taux de change et d'un amortissement plus élevé du contenu: elle table désormais sur une croissance de 11% des revenus du streaming contre 14% précédent.

Le titre entraîne également dans sa chute Disney, qui cède plus de 5% en fin de journée.