SEOUL, 11 octobre (Reuters) - Le succès de la série "Squid Game" diffusée sur Netflix a relancé l'intérêt pour l'apprentissage du coréen, illustrant l'influence mondiale croissante de la culture de la Corée du Sud qui, de la musique à la beauté en passant par la gastronomie, en a fait un instrument de "soft power".

Selon le service d'apprentissage en ligne Duolingo, "Squid Game" a entraîné dans les deux semaines qui ont suivi sa première diffusion sur la plateforme de streaming américaine une hausse de 76% des nouveaux inscrits en coréen en Grande-Bretagne et de 40% aux Etats-Unis, tout en poussant les étudiants plus anciens à améliorer leur niveau.

L'engouement pour la série confirme le poids croissant de la Corée du Sud, quatrième économie d'Asie, sur la scène culturelle mondiale, après le succès musical des groupes de K-pop ou cinématographique de "Parasite", Palme d'or au Festival de Cannes et premier long métrage étranger à avoir remporté l'Oscar du meilleur film, ou "Minari", six nominations aux Oscars cette année.

Le dictionnaire Oxford de la langue anglaise a ajouté cette semaine 26 mots d'origine coréenne à sa dernière édition, dont "hallyu", qui traduit la "vague" de succès de la culture sud-coréenne. Réagissant à cette annonce, le président Moon Jae-in a qualifié le coréen d'instrument de "soft power".

"La langue et la culture sont intrinsèquement liées et les grandes tendances de la culture populaire et médiatique ont souvent une influence sur l'apprentissage des langues et les langues elle-mêmes", a réagi un porte-parole de Duolingo dans un courriel adressé à Reuters.

Selon les données de la Korea Foundation for International Cultural Exchange, 77 millions de personnes parlent coréen dans le monde, ce qui correspond aux populations des deux Corées.

L'Institut Roi Sejong, l'équivalent sud-coréen de l'Alliance française, géré par le ministère de la Culture, totalise 76.000 étudiants dans 82 pays, là où il n'en comptait que 740 dans trois pays en 2007.

Duolingo dit pour sa part avoir 7,9 millions d'étudiants en coréen actifs sur son application, une langue qui enregistre la deuxième plus forte progression après l'hindi. (Sangmi Cha et Yeni Seo, version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)