Co-directeur général de l’entreprise, Greg Peters a souligné que Netflix n’avait observé aucun changement significatif dans le comportement de ses abonnés, un signal susceptible de rassurer Wall Street alors que les inquiétudes sur les dépenses de consommation s’intensifient dans un contexte d’inflation et de tensions commerciales.
Depuis le début de l’année, le titre Netflix affiche une progression de 9%, contrastant avec le recul de 10% de l’indice élargi S&P 500. Son positionnement est désormais perçu comme relativement défensif : l'abonnement au streaming des Américains n'est pas la première dépense qui sera coupée en cas de turbulences économiques. L'analyste Paolo Pescatore (PP Foresight) abonde en ce sens "Netflix est devenu un service indispensable. Ce sera le dernier abonnement que les utilisateurs annuleront, compte tenu de l’ampleur et de la richesse de son catalogue", a-t-il estimé. Une sorte de télécom, en plus sexy.
Au premier trimestre, Netflix a réalisé un chiffre d’affaires de 10,54 milliards de dollars, proche des attentes. Mais le bénéfice par action (6,61 USD), a largement surpassé le consensus (5,71 USD).
L'offre à bas prix avec publicité cartonne
Avec plus de 300 millions d’abonnés à travers le monde, Netflix continue d’attirer de nouveaux utilisateurs, notamment grâce à sa formule à moindre coût financée par la publicité, lancée fin 2022. Cette offre représente désormais 55% des nouvelles souscriptions dans les pays où elle est disponible, a indiqué la plateforme.
Greg Peters a rappelé que le secteur du divertissement, et Netflix en particulier, avait déjà fait preuve de résilience lors de précédents ralentissements économiques. "Nous nous attendons réellement à ce que la demande reste forte", a-t-il déclaré, ajoutant que les options tarifaires plus accessibles de l’entreprise constituent un atout important. Netflix estime offrir "une valeur exceptionnelle, en valeur absolue comme en comparaison avec la concurrence".
Des prévisions légèrement plus élevées que prévu
Pour le deuxième trimestre, la société prévoit un chiffre d’affaires de 11,04 milliards de dollars, au-dessus du consensus des analystes qui tablait sur 10,90 milliards. Sur l’ensemble de l’année, elle confirme sa prévision de revenus entre 43,5 et 44,5 milliards de dollars, en misant sur une croissance solide du nombre d’abonnés, une hausse des tarifs et un quasi-doublement de ses revenus publicitaires.
La plateforme a notamment diffusé sur la période la mini-série Adolescence, le thriller dramatique Zero Day et l’émission de téléréalité Temptation Island.
Netflix a précisé que ses revenus et son résultat d’exploitation avaient dépassé ses propres prévisions "en raison de revenus légèrement supérieurs provenant des abonnements et de la publicité, ainsi que du calendrier des dépenses". Elle a toutefois reconnu que les recettes publicitaires restaient "encore très faibles par rapport aux abonnements".