Paris (awp/afp) - Finalisés ou encore à l'état d'ébauche, voici l'état d'avancement des plans de relance des principaux membres de la zone euro, déclinaisons nationales de "Next Generation EU", le méga-plan de 750 milliards en cours d'examen au Parlement européen.

ALLEMAGNE

L'Allemagne, qui peut compter sur 22,7 milliards de subventions européennes, a débloqué en juin près de 130 milliards d'euros pour un plan de relance, visant à favoriser à la fois la consommation et la production.

Côté demande, le programme a instauré une baisse de la TVA de 19 à 16% jusqu'au 31 décembre 2020, ainsi qu'une allocation de 300 euros par enfant pour les familles et une prime à l'achat d'un véhicule électrique.

Côté offre, Berlin se lance dans des "investissements d'avenir": 9 milliards pour développer l'hydrogène, 2,5 milliards pour la rénovation des bâtiments, 2 milliards pour l'intelligence artificielle, 5 milliards pour la 5G.

Sur les 130 milliards, 55 milliards d'euros sont inscrits au budget 2021, le reste sera réparti pendant les années suivantes.

FRANCE

Cent milliards, dont 37,4 milliards de subventions européennes. Le plan de relance, qui doit être présenté lundi au Parlement, comporte quatre grands volets: souveraineté économique (40 milliards, dont 20 milliards de baisse d'impôts pour les entreprises), écologie (30 milliards), solidarité (20 milliards) et compétences (20 milliards).

Axé sur la réindustrialisation du pays, il fait la part belle aux entreprises, et a été critiqué pour l'absence de conditionnalité des aides qui leur sont accordées.

ITALIE

Principal bénéficiaire de Next Generation EU, avec près de 209 milliards, Rome a présenté mi-septembre les grandes lignes directrices de son plan de relance: modernisation du pays (réforme des impôts, de la justice), transition écologique et inclusion/parité. Elles doivent faire l'objet d'un débat au Parlement, à partir du 8 octobre.

Le plan tient "compte des grands objectifs du plan de relance européen : relance économique, création d'emplois, transition verte et numérique", a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio. "Nous entrons maintenant dans une deuxième phase, celle de la rationalisation des propositions, de leur sélection et de leur amélioration en fonction des axes d'intervention prioritaires que le gouvernement a définis".

ESPAGNE

Deuxième bénéficiaire, avec 140 milliards d'euros de fonds européens, c'est le pays le moins avancé dans la mise en oeuvre. L'objectif du gouvernement est de présenter "les brouillons" du plan "à partir du 15 octobre à la Commission européenne". Mais il veut que cette présentation coïncide avec le projet de budget de l'Etat pour 2021, qui a pris du retard.

Quatre grands axes: "transformation numérique", "transition écologique", "cohésion sociale et territoriale" et "féminisme". Le chef du gouvernement Pedro Sanchez a déclaré début septembre vouloir faire du coronavirus "un accélérateur historique" de la transformation du pays, en profitant de "l'énorme opportunité" offerte par les fonds européens.

afp/lk