Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a terminé dans le rouge mardi, alors que le yen, valeur refuge, s'est renforcé face au dollar après le lancement par la Corée du Nord d'un missile balistique qui a survolé le Japon.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,45% (-87,35 points) à 19.362,55 points, au plus bas depuis début mai, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu 0,15% (-2,36 points) à 1.597,76 points.

Sur le volet des devises, le dollar est tombé à 108,85 yens, contre 109,13 yens lundi à la fermeture de la place tokyoïte. L'euro est monté au contraire à 130,40 yens, contre 130,17 yens la veille.

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a dénoncé une "menace grave et sans précédent" après le nouveau tir de son voisin. La dernière fois qu'un engin nord-coréen avait survolé le Japon remonte à 2009, et Pyongyang avait alors assuré qu'il s'agissait d'un tir de satellite.

Le régime de Kim Jong-Un agit désormais au grand jour, et ce lancement "pourrait raviver les craintes d'un possible conflit militaire entre les Etats-Unis et la Corée du Nord", ce qui "renforce l'aversion pour le risque" des investisseurs, selon Hitoshi Asaoka, analyste chez Asset Management One, interrogé par l'agence Bloomberg.

"Il va falloir garder en tête les risques géopolitiques entourant la Corée du Nord", a renchéri Ikuo Mitsui, d'Aizawa Securities. Mais le recul des indices est resté limité, a-t-il noté, dans un climat positif après "une saison des résultats plutôt bonne".

Cette actualité a fait passer au second plan les statistiques macroéconomiques nippones annoncées avant l'ouverture des échanges: la consommation des ménages s'est légèrement repliée en juillet après l'éphémère rebond du mois précédent, mais l'archipel peut toujours se féliciter d'un très faible taux de chômage (2,8%).

- Secteur de la défense en vue -

Parmi les valeurs, l'intensification des tensions autour du dossier nord-coréen a fait grimper des titres liés au secteur de la défense, comme Ishikawa Seisakusho (+5,83% à 1.505 yens) et Howa Machinery (+1,84% à 828 yens).

A l'inverse, des actions de groupes basés sur l'île septentrionale de Hokkaido, survolée par le missile, ont décliné, à l'image de la compagnie d'électricité Hokkaido Electric Power (-0,60% à 826 yens) ou encore de l'entreprise ARCS, qui possède des supermarchés dans la région (-1,42% à 2.419 yens).

Dans l'automobile, les constructeurs, affectés par le regain de la monnaie nippone, ont fini eux aussi sur une note négative: Toshiba a fléchi de 0,58% à 6.090 yens, Honda de 0,16% à 3.040 yens et Suzuki de 1,09% à 5.497 yens.

Nissan a fait exception (+0,41% à 1.085,5 yens). Avec son partenaire français Renault, il va créer une deuxième coentreprise en Chine avec le constructeur Dongfeng afin de développer des véhicules électriques.

Du côté des autres titres phares, le groupe d'habillement Fast Retailing (Uniqlo) a trébuché de 1,94% à 30.800 yens, et le géant des télécoms SoftBank Group de 1,24% à 8.734 yens.

Même tendance négative pour Nintendo (-0,92% à 36.500 yens) ou Panasonic (-0,20% à 1.447 yens), tandis que Sony a évolué à rebours du marché ((+0,21% à 4.200 yens).

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