Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a chuté de plus de 2% mercredi à la clôture, accusant son plus fort recul depuis l'élection de Donald Trump début novembre, sur fond d'inquiétudes sur la capacité du président américain à tenir ses promesses.

Wall Street avait également terminé en nette baisse mardi.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a lâché 2,13% (-414,50 points) à 19.041,38 points.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part perdu 2,12% (-33,22 points) à 1.530,20 points.

Sur le volet des changes, le yen, valeur refuge prisé en période d'incertitudes, s'est fortement renforcé au grand dam des entreprises exportatrices nippones et de leurs actionnaires: l'euro a décliné à 120,45 yens, contre 121,36 yens mardi à la fermeture, tandis que le dollar tombait à 111,50 yens, un yen de moins que la veille.

"Nous voyons des doutes apparaître" à la veille d'un vote crucial à la Chambre des représentants sur la loi abrogeant l'"Obamacare", a commenté pour l'agence Bloomberg News Chihiro Ohta, analyste de SMBC Nikko Securities.

De l'adoption de cette première réforme, qui se heurte à l'opposition de certains élus républicains, dépend tout le reste du programme de Donald Trump, notamment la grande baisse d'impôts censée être adoptée ensuite.

Après l'enthousiasme qui a enflammé les places financières dans la foulée de la victoire de Donald Trump, "les marchés veulent désormais des preuves", souligne Hideyuki Suzuki, chez SBI Securities, cité par Bloomberg.

Selon des courtiers, l'humeur des investisseurs a aussi été assombrie par un nouvel incident avec la Corée du Nord, qui a raté un nouvel essai de missile, deux semaines après le lancement de quatre engins présenté par Pyongyang comme un exercice en vue d'une attaque contre les bases américaines au Japon.

- Nintendo en pleine forme -

Dans ces conditions, l'annonce par le gouvernement japonais d'un excédent commercial de 813,4 milliards de yens (6,7 milliards d'euros) en février, niveau le plus élevé en sept ans, est passée au second plan.

Sur le front des valeurs, la couleur rouge a largement dominé.

Les constructeurs automobiles ont particulièrement été affectés par le regain du yen: Toyota a perdu 3,32% à 6.161 yens, Nissan 2,02% à 1.115 yens et Honda 3,64% à 3.413 yens.

Les titres financiers ont aussi été délaissés: Mitsubishi UFJ Financial Group a abandonné 4,29% à 713,7 yens, son rival Sumitomo Mitsui 2,71% à 4.150 yens et Nomura 4,53% à 712 yens.

Les assureurs ont plongé également, T&D Holdings remportant la palme de la plus forte baisse (-7,19% à 1.644,5 yens) devant Dai-ichi Life (-6,25% à 2.054 yens).

Même morosité du côté des groupes pétroliers: Inpex a décroché de 2,12% à 1.083 yens, et JX Holdings de 1,81% à 529 yens.

A rebours du marché, le pionnier des jeux vidéo Nintendo a bondi de 4,34% à 27.405 yens: le groupe s'apprête à lancer une version de son jeu Super Mario Run pour les modèles Android, ce qui mettra fin à une exclusivité d'environ trois mois sur les iPhone et iPad d'Apple.

L'action a les faveurs des acheteurs ces derniers temps, alors que sa nouvelle console Switch, un modèle de salon qui peut être glissé dans le sac pour continuer de jouer à l'extérieur, a reçu un bon accueil des joueurs.

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