PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse lundi à l'ouverture dans le sillage de la clôture de Wall Street vendredi, qui a été affectée par des données macroéconomiques renforçant la perspective de taux d'intérêt élevés pour une durée prolongée.

Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 0,87% pour le CAC 40 à Paris, qui a pris sur l'ensemble de la semaine dernière 1,92%. Le Dax à Francfort pourrait refluer de 0,7%. Le FTSE 100 à Londres, qui a inscrit vendredi en séance un record historique à 7.906,58 points, est attendu en repli de 0,41%. L'indice EuroStoxx 50 devrait, pour sa part, perdre 0,75%.

Après une semaine dominée par les décisions de politique monétaire et la publication d'indicateurs macroéconomiques sur la conjoncture et l'inflation, celle qui s'ouvre sera marquée essentiellement par une nouvelle salve de résultats de sociétés, notamment des banques européennes.

Les investisseurs chercheront à travers les prévisions de ces entreprises la confirmation ou non du scénario de la fin imminente de la remontée des taux d'intérêt et d'un atterrissage en douceur de l'économie qui a alimenté le récent rallye des marchés. Les chiffres des créations d'emplois aux Etats-Unis en janvier, publiés vendredi, ont cependant tempéré cet espoir.

Le département américain du Travail a annoncé que 517.000 emplois avaient été créés le mois dernier alors que le consensus Reuters en prévoyait seulement 185.000. La composante est néanmoins habituellement volatile en janvier et sujette à d'importantes révisions. Le salaire horaire moyen, inclus dans le rapport, a en outre ralenti sur un an à 4,4%, ce qui complique son interprétation. Le sous-indice des prix dans la statistique de l'ISM des services aux Etats-Unis, publiée vendredi, a également reculé à 67,8 après 68,1 en janvier.

Dans les indicateurs du jour, les ventes au détail en zone euro, attendues en baisse de 2,7% sur un an en décembre selon le consensus Reuters, apporteront des éléments sur l'évolution de la conjoncture et la trajectoire possible des taux en Europe. Ignazio Visco, membre du Conseil des gouverneurs, a plaidé durant le week-end pour une approche prudente dans la remontée des taux, estimant que les anticipations d'inflation à court terme ont fortement reflué et qu'un resserrement monétaire excessif aurait de "graves conséquences" pour l'activité économique et la stabilité financière.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse vendredi dans une séance volatile où le rapport mensuel du département américain du Travail sur l'emploi et la croissance de l'activité du secteur des services, mesurée par l'indice ISM, ont suscité des doutes sur l'orientation future des taux de la Fed.

L'indice Dow Jones a cédé 0,38%, ou 127,93 points, à 33.926,01 points.

Le S&P-500, plus large, a perdu 43,28 points, soit 1,04%, à 4.136,48 points.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 193,86 points (-1,59%) à 12.006,96 points.

Renault et Nissan ont présenté lundi une nouvelle alliance pour les quinze prochaines années, basée sur une relation plus équilibrée et plus libre mais aussi sur une mutualisation accrue dans certaines régions du monde.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini sur un gain de 0,67% à 27.693,65 points, tiré par les valeurs exportatrices comme l'automobile qui profite de la faiblesse du yen. Le Topix, plus large, a avancé de 0,45% à 1.979,22 points.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai a abandonné 0,76% et le CSI 300 a cédé 1,32%, malgré la reprise ce lundi des voyages en groupe pour les citoyens chinois vers 20 destinations.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans s'affiche à 3,55% et celui à deux, le plus sensible à la remontée des taux d'intérêt, à 4,35%, contre 4,09% avant la publication du rapport sur l'emploi aux Etats-Unis. Les marchés évaluent désormais le pic des taux de la Fed à 5,0% contre 4,9%, selon le baromètre FedWatch.

Un discours de Jerome Powell, le président de la Fed, est prévu mardi.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans progresse de d'environ quatre points de base, à 2,24% a près avoir pris 13 points vendredi.

CHANGES

Le dollar s'apprécie de (+0,16%) face à un panier de devises internationales, toujours soutenu par la robustesse du marché du travail aux Etats-Unis qui plaide pour une poursuite de la remontée des taux d'intérêt.

La monnaie japonaise, elle, est tombée à un creux de trois semaines face au billet, à 131,64 yens pour un dollar (-0,36%), après des informations de presse selon lesquelles le vice-gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Masayoshi Amamiya, a été sondé pour être le prochain patron de la banque centrale japonaise. Cela suscite des craintes d'une poursuite de la politique monétaire ultra-accommodante menée par l'actuel gouverneur, Haruhiko Kuroda, avec lequel il collabore depuis 2013.

L'euro, pour sa part, est stable à 1,0793 dollar.

PÉTROLE

Le marché pétrolier remonte légèrement après avoir reflué de 8% la semaine dernière, à un creux de plus de trois semaines, en raison notamment des incertitudes sur la demande. Fatih Birol, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), a souligné dimanche que le redressement de la Chine restait le principal moteur pour le secteur, estimant qu'environ la moitié de la croissance de la demande mondiale de pétrole cette année proviendra de Pékin.

Le Brent gagne 0,75% à 80,54 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,57% à 73,81 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)

par Claude Chendjou