par Maki Shiraki et Daniel Leussink

YOKOHAMA, 13 février (Reuters) - Nissan et Honda ont annoncé jeudi que leurs conseil d'administration avaient décidé de mettre officiellement un terme à leurs négociations en vue d'une fusion, ajoutant qu'ils continueraient toutefois à coopérer dans les véhicules électriques.

La fusion des deux groupes aurait donné naissance à un nouvel ensemble d'une valeur d'environ 60 milliards de dollars qui se serait classé quatrième constructeur mondial en termes de ventes, derrière Toyota, Volkswagen et Hyundai.

Nissan, troisième constructeur automobile japonais, s'est retiré des négociations après l'apparition de divergences croissantes, notamment autour de la proposition de Honda de faire de lui en filiale, avaient précédemment indiqué des sources.

Les deux constructeurs, avec Mitsubishi Motors comme troisième partenaire de moindre importance, avaient annoncé fin 2024 qu'ils envisageaient une fusion. Des sources ont ensuite déclaré que Mitsubishi ne participerait probablement pas au projet.

"À l'avenir, les trois entreprises collaboreront dans le cadre d'un partenariat stratégique visant l'ère de l'intelligence et des véhicules électrifiés", ont-elles déclaré dans un communiqué confirmant la fin de leur discussion de fusion, rapportée plus tôt par Reuters.

Nissan et Honda ont vu le secteur automobile et le marché clé chinois bouleversés par l'essor rapide de constructeurs chinois de véhicules électriques tels que BYD . Ils sont par ailleurs confrontés à la perspective de droits de douane aux États-Unis, un autre marché clé.

Nissan, dont le français Renault est le premier actionnaire, poursuit son plan de restructuration annoncé en novembre, qui prévoit la suppression de 9.000 emplois et une réduction de 20% de ses capacités de production mondiales. Le groupe n'a pas encore donné de détails sur ce plan.

NISSAN EST DÉSORMAIS OUVERT À DE NOUVEAUX PARTENARIATS

Des sources ont indiqué en décembre que Nissan devrait encore réduire ses capacités en Chine, où il exploite huit usines par l'intermédiaire de sa coentreprise avec Dongfeng Motor. Il a déjà suspendu la production de son usine de Changzhou dans le cadre de son plan d'optimisation.

Avant d'annoncer des discussions en vue d'une fusion en décembre, Nissan et Honda avaient engagé des pourparlers distincts autour d'une collaboration technologique, dont ils ont pu souligner l'étendue jeudi.

Nissan est désormais ouvert à l'idée de travailler avec de nouveaux partenaires. Le taïwanais Foxconn est considéré comme l'un des candidats, ont indiqué des sources à Reuters la semaine dernière.

Young Liu, président de Foxconn, a

déclaré mercredi

que l'entreprise envisagerait de prendre une participation dans Nissan, mais que son principal objectif était de nouer un partenariat.

Nissan, n'ayant jamais complètement récupéré des années de crise déclenchées par l'éviction et l'arrestation en 2018 de l'ancien président Carlos Ghosn, a été plus durement touché que d'autres par l'essor des véhicules électriques.

Sa capitalisation boursière est aujourd'hui près de cinq fois inférieure à celle de Honda, qui atteint environ 7.500 milliards de yens (46,6 milliards d'euros). Il y a dix ans, les deux sociétés valaient chacune environ 4.600 milliards de yens.

VOIR AUSSI:

ECLAIRAGE-Nissan-Honda, récit d'un projet de fusion qui a tourné court (Rédigé par Daniel Lesussink, Maki Shiraki, Satoshi Sugiyama, Rocky Swift; version française Benjamin Mallet; édité par Blandine Hénault)