PARIS (Reuters) - Renault a choisi le groupe chinois Envision AESC pour la future usine de batteries qui doit s'établir à Douai (Nord) afin d'équiper ses futurs véhicules électriques, comme la future petite R5 de nouvelle génération, ont dit à Reuters deux sources proches du dossier.

L'annonce pourrait en être faite à l'occasion du sommet "Choose France" visant à attirer les entreprises étrangères pour qu'elles investissent dans l'Hexagone, ont-elles ajouté.

Ce sommet, prévu la semaine prochaine à Versailles, doit faire l'objet d'annonces de nouveaux investissements étrangers en France.

Envision, dont le nom revient régulièrement depuis que le groupe a annoncé fin 2020 son intention de construire une usine de batteries en France, n'est pas un inconnu pour Renault.

Il a en effet repris en 2018 la technologie de batteries du japonais Nissan-NEC, qui équipe la Nissan Leaf et a équipé les premiers Renault Kangoo électriques. Et si Envision, spécialiste de l'énergie éolienne créé en 2007, est basé à Shanghaï, sa filiale de batteries AESC a son siège au Japon.

La nouvelle usine devrait commencer à produire à partir de 2024 et afficher une capacité de production totale de 24 GWh à l'horizon 2030, ont ajouté les deux sources. Selon l'une d'entre elles, le futur site représente un investissement de l'ordre de deux milliards d'euros pour Envision AESC.

L'usine de batteries viendra compléter le nouveau pôle "Renault ElectriCity" né du regroupement des usines de Douai, Ruitz et Maubeuge. Celui-ci pourrait produire à terme 400.000 voitures électriques, notamment les futures Mégane et R5 à Douai, venant s'ajouter aux Kangoo et Mercedes Citan assemblés à Maubeuge.

Renault, qui doit détailler mercredi sa stratégie électrique future, compte créer 700 emplois directs à l'horizon 2025 dans le Nord, en plus de l'effectif actuel de 5.000 personnes réparties sur les sites d'assemblage de Douai et de Maubeuge, et sur le site de boîtes de vitesse de Ruitz.

Ces nouveaux emplois ne comprennent pas ceux attendus de la création de la nouvelle usine de batteries.

Le Nord de la France accueillera ainsi une deuxième "gigafactory" avec celle d'ACC, JV entre Stellantis et Saft (TotalEnergies).

Située à Douvrin, celle-ci doit afficher une capacité totale de 24 GWh à l'horizon 2028-2030, voire 32 GWh si un quatrième bloc de 8 GWh est mis en service.

L'Europe va connaître au cours des prochaines années une déferlante de projets de ce type pour répondre à l'accélération de l'électrification des véhicules et réduire la dépendance du continent à l'Asie. A lui seul, Volkswagen envisage de construire six usines de 40GWh chacune.

(Gilles Guillaume, édité par Nicolas Delame et Jean Terzian)