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Tokyo (awp/afp) - L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a chuté de 5,36% mercredi à la clôture, les acteurs du marché redoutant une victoire du républicain Donald Trump à l'élection présidentielle américaine.

Le Nikkei des 225 valeurs vedettes est tombé à 16.251,54 points, soit une dégringolade de 919,84 points sur un marché particulièrement animé.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a dévissé pour sa part de 4,57% (-62,33 points) à 1.301,16 points.

Les deux indices avaient pourtant passé une grande partie de la matinée en territoire positif, les investisseurs pariant alors sur un succès pour la démocrate Hillary Clinton.

Mais le vent a tourné à mesure que tombaient dans l'escarcelle de son rival plusieurs Etats clefs, à commencer par la Floride.

L'activité a été extrêmement dense à Tokyo, avec 3,8 milliards de titres échangés sur le premier marché, soit plus du double d'une journée moyenne ces derniers mois.

Les acteurs de la place se sont d'autant plus mis à l'abri que le yen, valeur refuge, s'envolait face au dollar, ce qui nuit aux entreprises nippones.

Le billet vert est passé de quelque 105,45 yens au plus fort de la journée à 101,85 yens à la clôture, tandis que l'euro est descendu à 114,87 yens contre près de 116 yens.

"Le seul et unique +risque Trump+ a dirigé les marchés", a confirmé Toshihiko Matsuno de SMBC Friend Securities.

La probabilité que "le risque" devienne réalité grossit et le cas échéant, "nous affronterions une situation grave", a-t-il ajouté, prévenant qu'une éventuelle victoire de Trump pouvait modifier grandement le calendrier de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) que l'on disait en passe de relever son taux directeur.

Le risque d'un décrochage du dollar est aussi redouté.

- Plongeon total -

Face à toutes ces inconnues, le ministère japonais des Finances, l'Agence des services financiers et la Banque du Japon (BoJ) ont décidé mercredi une réunion d'urgence pour examiner la situation sur les marchés, ce avant même de connaître l'issue du scrutin.

En attendant, toutes les composantes du Nikkei 225 sans exception ont reculé, dans des proportions allant jusqu'à 9 ou 10%.

Ont été particulièrement atteints tous les grands noms de la cote, à commencer par les constructeurs d'automobiles: Toyota a lâché 6,52% à 5.510 yens, Nissan 6% à 973,30 yens, Honda 7,83% à 2.735,50 yens et Mitsubishi Motors 5,19% à 512 yens.

La tendance n'était pas meilleure dans le secteur de l'électronique: -5,09% pour Sony à 3.023 yens, -4,65% à 164 yens pour Sharp, -6,35% à 4.763 yens pour Kyocera ou -6,56% à 1.539 yens pour Nikon.

Le groupe de télécommunications SoftBank, maison-mère du troisième opérateur américain Sprint, a dévissé de 6,55% à 6.023 yens, -7,85% pour Fast Retailing, propriétaire de la marque Uniqlo également implantée aux Etats-Unis, et -7% pour plusieurs grands groupes industriels comme Hitachi, Nippon Steel & Sumitomo Metals ou encore JFE Holdings.

Les banques n'ont pas davantage été épargnées: Mitsubishi Tokyo Financial Group a plongé de 5,93% à 501,40 yens, Mizuho de 5,52% à 166 yens et Sumitomo Mistui Financial Group de 6,10% à 3.355 yens.

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