Le propriétaire des marques françaises Ducros et Vahiné propose désormais 65 pence en numéraire par action Premier Foods, ce qui correspond selon lui à une valeur d'entreprise de 1,5 milliard de livres (1,9 milliard d'euros) pour sa cible.

Le groupe britannique avait jugé très insuffisantes les deux précédentes approches à 52 puis 60 cents, choisissant à la place de signer un accord de coopération avec le japonais Nissin Foods permettant à celui-ci de devenir son premier actionnaire devant Paulson & Co et Standard Life Investments, deux investisseurs qui reprochent au conseil d'administration de ne pas être suffisamment ouvert à des offres de reprise.

Nissin, connu surtout pour ses nouilles instantanées, a racheté une participation de 17,3% au fonds Warburg Pincus pour 63 pence par action, soit environ 90 millions de livres.

Premier Foods a fait savoir que la nouvelle proposition de McCormick restait trop basse, tout en se disant disposé à le rencontrer pour lui apporter les informations financières limitées qu'il sollicite, afin de déterminer s'il est possible que le groupe américain porte son offre à un niveau "acceptable".

Les analystes de Shore Capital voient d'un bon oeil cette offre révisée, dont le prix représente un peu plus du double du cours de clôture de Premier Foods le 23 mars, avant que McCormick ne rende public son intérêt pour l'entreprise.

"Nous pensons que 65 pence constituent un bon compromis, autorisant la direction de Premier à mettre en avant le supplément de valeur arraché à McCormick tout en offrant aux actionnaires la possibilité d'empocher des liquidités immédiatement sur la base d'une valorisation par rapport à l'excédent brut d'exploitation (EBE, Ebitda) raisonnable", écrivent-ils.

L'action Premier Foods gagnait 6,6% à 59,82 pence à la Bourse de Londres vers 16h30. Avant la première approche de McCormick, le titre affichait une baisse de plus de 50% en deux ans, conséquence d'un lourd endettement et d'un imposant passif lié aux retraites, hérités d'une série d'acquisitions.

McCormick a jusqu'au 20 avril pour présenter une offre ferme conformément à la réglementation boursière britannique.

(Véronique Tison et Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Martinne Geller et Vidya L Nathan