Helsinki (awp/afp) - L'équipementier finlandais en télécoms Nokia a annoncé jeudi un bon de son bénéfice net au troisième trimestre, et vise désormais le haut de sa fourchette prévisionnelle pour l'ensemble de l'année malgré des problèmes d'approvisionnement qui risquent de s'accentuer d'ici la fin de l'année.

Son chiffre d'affaires a progressé de 2% sur un an, à 5,4 milliards d'euros (5,8 milliards de francs suisses), conforme aux attentes des analystes et ce, "en dépit de l'impact des vents contraires communiqués précédemment en Amérique du Nord pour les réseaux mobiles - et les contraintes sur la chaîne mondiale d'approvisionnement", a expliqué le groupe.

Pour la période juillet-septembre, le bénéfice net s'est lui affiché à 342 millions d'euros, en hausse de 77% par rapport au troisième trimestre 2020.

Porté par les équipements 5G, les bénéfices de Nokia ont également été soutenus par un bond de 29% des ventes de réseaux fixes, sous l'effet de la pandémie qui a poussé les gens à investir dans la fibre optique à domicile, a indiqué le PDG Pekka Lundmark en conférence téléphonie.

Dans le même temps, le groupe dit avoir "continué à gérer les contraintes sur la chaîne d'approvisionnement".

"Les difficultés augmentent au quatrième trimestre", a-t-il d'ailleurs prévenu.

Si "l'incertitude qui entoure le marché mondial des semi-conducteurs limite (la) visibilité au quatrième trimestre et en 2022", selon Pekka Lundmark, pour 2021, Nokia escompte toujours des ventes nettes comprises entre entre 21,7 et 22,7 milliards et une marge opérationnelle comparable entre 10% et 12%.

Optimiste, le Finlandais prévoit "de (se) situer dans la partie supérieure de la fourchette de marge, compte tenu de la poursuite de la forte performance".

Action en hausse

Les marchés ont salué les performances de l'équipementier: l'action Nokia prenait de plus de 4% vers 07H45 GMT à la Bourse d'Helsinki.

Lés résultats "ont été bien meilleurs que le consensus des analystes", a expliqué à l'AFP Atte Riikola, analyste du cabinet Inderes.

Engagé dans une chasse aux coûts, Nokia redresse progressivement sa rentabilité.

Le résultat opérationnel comparable, mesure privilégiée par le groupe, est ressorti à la fin du trimestre en progression de 30% sur un an, à 633 millions d'euros.

"Dans le secteur des réseaux mobiles, qui représente la plus grande partie de Nokia, les marges brutes et les EBIT se sont améliorées de manière assez significative au cours des trois derniers trimestres", a expliqué M. Riikola

Numéro 3 mondial des réseaux 5G, le groupe lutte pour rester au contact de ses principaux concurrents, le suédois Ericsson et le chinois Huawei.

Pekka Lundmark, à la tête du groupe depuis l'été 2020, entend faire de la 5G son cheval de bataille.

A l'heure où Ericsson souffre en Chine de représailles au récent bannissement de son principal concurrent, le géant chinois Huawei, des appels d'offres 5G en Suède, Nokia semble pouvoir tirer profit de la situation, selon les analystes.

afp/jh