Northern Trust a affirmé lundi son engagement total à rester indépendant, à la suite d'un article du Wall Street Journal rapportant que la Bank of New York Mellon aurait approché la société de gestion d'actifs et de patrimoine pour manifester son intérêt en vue d'une fusion.

« Je peux vous assurer que Northern Trust est pleinement engagé à rester indépendant et à continuer de créer de la valeur à long terme pour nos parties prenantes, comme nous le faisons depuis 135 ans », a déclaré son porte-parole dans un courriel.

À la suite de la publication du Wall Street Journal, le titre de Northern Trust a progressé de 6,5 %. La Bank of New York Mellon a, de son côté, refusé de commenter l'information.

Un éventuel rapprochement entre BNY, première banque dépositaire mondiale, et Northern Trust bouleverserait le secteur de la gestion d'actifs et de patrimoine, en réunissant deux des plus grands acteurs du marché.

Selon le quotidien américain, citant des sources proches du dossier, les directeurs généraux de BNY et de Northern Trust se sont entretenus au moins une fois, mais aucune offre n'a été discutée à ce stade.

Le journal ajoute que BNY pourrait revenir vers Northern Trust à l'avenir avec une offre formelle, sans que cela ne garantisse toutefois la conclusion d'une transaction.

« Toute fusion devrait franchir les obstacles liés au droit de la concurrence », analyse Rajiv Bhatia, spécialiste chez Morningstar, qui rappelle que State Street, JPMorgan et Citigroup restent des concurrents majeurs sur le segment de la conservation d'actifs.

« L'administration Trump a adopté une approche plutôt souple en matière de régulation bancaire, et il faut noter que l'acquisition de Discover par Capital One, pour 35 milliards de dollars, a été approuvée », poursuit-il.

Les analystes de Keefe, Bruyette & Woods estiment dans une note que la probabilité de voir aboutir cette fusion reste faible, en raison notamment de l'incertitude sur la volonté de Northern Trust de se vendre et des obstacles réglementaires attendus.

« Nous pensons que les critères pour les fusions de grandes banques seront bientôt assouplis, mais ce projet impliquerait une banque de catégorie 1 et une de catégorie 2, ce qui pourrait encore représenter un obstacle plus important que pour deux banques super-régionales », écrivent David Konrad et son équipe.

La catégorie 1 désigne généralement les banques américaines d'importance systémique mondiale.

Les observateurs s'attendent à une reprise des opérations de fusion-acquisition dans le secteur bancaire au second semestre 2025, à mesure que l'incertitude réglementaire s'estompe et que les taux d'intérêt se stabilisent, ravivant ainsi l'appétit des conseils d'administration pour la consolidation.

Selon LSEG, la capitalisation boursière de BNY atteignait 65,55 milliards de dollars, contre 21,76 milliards pour Northern Trust à la clôture précédente.

Les deux établissements proposent une large gamme de services de conservation, de gestion et de transfert de fonds pour le compte d'entreprises, de sociétés d'investissement et de conseillers financiers.

L'action BNY Mellon a reculé de 3,8 %. Depuis le début de l'année, le titre affiche toutefois une progression d'environ 15 %. Northern Trust, de son côté, a gagné 16 % sur l'année.