PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent sans direction mardi dans la matinée, les incertitudes entourant le Brexit et l'évolution de l'épidémie de coronavirus incitant les acteurs du marchés à rester sur la touche.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,1% à 5.567,93 points vers 09h17 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,01% et à Londres, le FTSE abandonne 0,07%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro est en baisse de 0,08%, le FTSEurofirst 300 est inchangé et le Stoxx 600 grappille 0,02%.

Les conditions d'un accord sur les futures relations commerciales entre le Royaume-Uni et l'Union européenne ne sont pas réunies, ont annoncé lundi la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Ils devraient se rencontrer dans les prochains jours à Bruxelles pour ce qui pourrait ressembler à une "opération de la dernière chance".

"Il est presque incompréhensible qu'aucune des divisions qui sont bien connues depuis des mois ne soit plus proche d'être comblée (...) C'est peut-être à cela que ressemble la chorégraphie d'un accord en ces temps étranges de pandémie où les deux parties jouent selon leurs priorités intérieures", a déclaré Michael Hewson chez CMC Markets.

Malgré la perspective de vaccins rassure, la situation sanitaire continue d'inquiéter dans l'immédiat, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis où la Californie a réimposé des mesures de restrictions tandis, le gouverneur de New York menaçant pour sa part d'interdire la restauration en salle dans la ville de si le nombre d'hospitalisation continuait de grimper.

Toujours aux Etats-Unis, le Congrès votera dans la semaine un projet de loi de financement provisoire prolongeant le budget fédéral d'une semaine afin d'éviter une fermeture partielle des administrations ("shutdown") et de donner plus de temps à ses membres pour parvenir à un accord sur le budget 2021 auquel pourrait être assorti de nouvelles mesures de relance face à la pandémie.

Au chapitre des indicateurs économiques, l'emploi salarié en France a rebondi de 1,6% au troisième trimestre avec 401.100 postes créés mais n'a pas retrouvé son niveau d'avant-crise.

Les investisseurs attendent pour 10h00 GMT la troisième estimation du produit intérieur brut (PIB) en zone euro pour octobre et l'indice ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne.

VALEURS

Parmi les plus fortes baises sectorielles du jour, le compartiment des transports et loisirs perd 0,62% et celui de la technologie 0,29%.

A Paris, peu de valeurs se distinguent dans les premiers échanges. On peut noter toutefois la hausse de 6,48% de l'action TF1 en réaction à une note positive de J.P. Morgan qui a relevé son objectif de cours et ses prévisions de bénéfice pour 2021 et 2022, anticipant "une reprise plus forte de la publicité grâce à la visibilité sur les vaccins, une forte croissance économique et des bases de comparaisons faciles".

Le laboratoire BioNTech prend 2,25% à Francfort, la Royaume-Uni ayant commencé à administrer le vaccin contre le COVID-19 mis au point avec Pfizer, notamment aux personnes âgées.

Norwegian Air grimpe de 14,49% après avoir demandé la protection de la justice norvégienne dans le cadre de la restructuration de sa dette.

En baisse, AMS recule de 12,04%, en queue de peloton du Stoxx 600, un trader évoquant un article du journal spécialisé Digitimes selon lequel les fabricants de smartphones Android devraient remplacer les capteurs 3D qu'utilise notamment AMS dans les Samsung par la technologie utilisée par Apple.

A WALL STREET

Les futures sur les indices américains évoluent en baisse d'environ 0,1% après la clôture en ordre dispersé de la veille où le Nasdaq a inscrit un record tandis que le Dow Jones et le S&P 500 terminaient dans le rouge.

Le Dow Jones a cédé 0,49% à 30.069,79 points et le S&P-500 a quant à lui perdu 0,19% à 3.691,96 points.

A contrario, le Nasdaq a gagné 0,45% à 12.519,95 points, les investisseurs ayant préféré se tourner vers les grosses capitalisations, présentes notamment dans le secteur technologique, sur fond d'aggravation de l'épidémie de COVID-19.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en repli de 0,3%, les investisseurs ayant opté pour la prudence dans la foulée de la clôture mitigée de Wall Street.

Les investisseurs japonais n'ont pas salué l'annonce par le Premier ministre Yoshihide Suga d'un nouveau plan de relance de 584 milliards d'euros pour compenser les dégâts économiques provoqués par la crise sanitaire.

En Chine, les marchés d'actions ont fini en léger repli, toujours pénalisés par les tensions entre Pékin et Washington. Les États-Unis ont imposé lundi des sanctions financières et une interdiction de se rendre sur le territoire américain à 14 responsables chinois en raison de leur rôle présumé dans l'exclusion d'élus de l'opposition à Hong Kong.

CHANGES/TAUX

La livre sterling reste sous pression dans l'attente d'une issue aux négociations entre Londres et Bruxelles sur leur relation commerciale post-Brexit.

Elle recule de 0,13% face à dollar, à 1,3358 après un creux de deux semaines et demie à 1,3223 lundi.

Le billet vert est stable face à un panier de devises de référence, dont l'euro, qui monte à 1,2132 dollars.

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans est quasiment stable, à 0,9394%, et son équivalent allemand suit le mouvement, à -0,582%.

PÉTROLE

Les cours du brut tentent un rebond mais restent affectés par les inquiétudes relatives à l'évolution de la pandémie de coronavirus avec la mise en oeuvre de mesures de restrictions susceptibles de peser durablement sur la demande en carburant.

Le baril de Brent avance de 0,16% à 48,87 dollars et celui du brut léger américain (WTI) gagne 0,17% à 45,84 dollars.

(édité par Patrick Vignal)