Zurich (awp) - Novartis prévoit de faire remonter le dossier sur la validité d'un brevet sur son moteur de ventes Gilenya (fingolimod) jusqu'à la Cour Suprême des Etats-Unis, dans le sillage d'une décision défavorable rendue en juin par une instance inférieure. Le mastodonte pharmaceutique bâlois prévient toutefois que l'examen de sa demande de révision risque de nécessiter plusieurs mois.

La Cour d'appel pour le circuit fédéral (CAFC) a cassé en début d'été une injonction de 2020 au chinois HEC Pharma interdisant à ce dernier de commercialiser une version générique de ce traitement de la sclérose en plaques avant l'expiration dudit brevet, en 2027.

Cette décision a ouvert la porte à un lancement immédiat de toute version de substitution au Gilenya, par HEC mais aussi par tout autre producteur de génériques, à compter de son homologation par le gendarme sanitaire FDA.

La multinationale rhénane conditionne depuis quelque temps déjà la concrétisation de ses objectifs financiers à l'absence de lancement outre-Atlantique de versions génériques du Gilenya, qui lui a rapporté l'an dernier 2,79 milliards de dollars.

Ordre de marche reconditionné

L'apparition dès cette année d'une telle concurrence risque de grever le chiffre d'affaires du groupe de près d'un tiers de milliard de dollars, devise un communiqué diffusé mercredi. La feuille de route pour 2022 reste sinon d'actualité, comprenant à taux de change constants une progression des recettes comme de l'excédent d'exploitation ajusté d'environ 5%.

Novartis rappelle avoir déjà conclu des accords avec d'autres producteurs de génériques désireux de lancer leurs propres versions du fingolimod au pays de l'oncle Sam sur une date pour ce faire, non précisée mais agendée avant l'expiration du brevet contesté. HEC Pharma demeure l'unique concurrent opposé à ce compromis.

Vontobel souligne que nonobstant les efforts déployés par Novartis, la perspective d'une concurrence pour le Gilenya outre-Atlantique dès cette année n'est pas irréaliste. La banque de gestion zurichoise n'anticipait jusqu'alors pas une telle éventualité avant 2024, mais considère que son impact prématuré sur le cours de l'action demeurerait modéré.

L'avis est partagé par la Banque cantonale de Zurich, qui rappelle que les recettes du traitement étaient déjà sur le déclin du fait de la concurrence de répliques génériques en dehors des Etats-Unis.

A 09h41, la nominative Novartis cédait 0,7% à 76,32 francs suisses, dans le ventre mou d'un SMI en retrait de 0,57%.

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