Zurich (awp) - Le géant pharmaceutique Novartis a subi un échec en étude clinique de phase 3 pour l'anticorps monoclonal ligelizumab dans l'indication contre l'urticaire chronique spontané (UCS). Le critère primaire a été atteint vis-à-vis du placebo, mais pas par rapport au Xolair (omalizumab), déjà commercialisé par Novartis.

"Nous sommes déçus de ne pas avoir pu démontrer la supériorité du ligelizumab par rapport aux thérapies standard contre l'UCS", indique lundi John Tsai, directeur médical du groupe rhénan, cité dans un communiqué. Le résultats des études cliniques viennent ainsi contredire les premières données publiées en octobre 2019, qui allaient dans le sens d'une meilleure efficacité du nouvel anticorps monoclonal face au Xolair.

Les résultats détaillés des études Pearl 1 et Pearl 2 seront publiés au deuxième semestre 2022. Novartis rappelle avoir lancé récemment une étude de phase 3 pour l'inhibiteur remibrutinib (LOU064) contre l'UCS.

L'urticaire chronique spontané est une affection cutanée handicapante, dont l'impact sur l'activité quotidienne et la qualité des vie des patients est important. Environ 1% de la population mondiale souffre de cette forme d'urticaire.

Pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB), l'issue défavorable de cette phase 3 est clairement une mauvaise surprise, au regard notamment des données encourageantes distillées par le géant pharmaceutique jusqu'ici. Dans cette indication, le pic des ventes aurait pu atteindre 1 milliard de dollars, souligne l'analyste Laurent Flamme. Toute perspective de commercialisation contre l'UCS s'avère désormais illusoire, selon lui.

Le titre chute

Le consensus table sur des recettes globales (indications contre les allergies alimentaires et autres formes d'urticaire) de 650 millions de dollars pour le ligelizumab d'ici 2026, alors que la ZKB penche plutôt pour des revenus de 280 millions.

Le développement de thérapies contre l'UCS se sont toujours révélées difficiles, raison pour laquelle la banque Vontobel a réduit de moitié ses prévisions initiales de 600 millions de dollars de ventes. L'analyste Stefan Schneider a retiré totalement cette indication de sa modélisation, une décision dont l'impact sur l'objectif de cours et la recommandation est "négligeable".

Les deux établissements zurichois recommandent toujours le titre à l'achat. Les investisseurs semblaient moins confiants. A 10h28, l'action Novartis plongeait de 3,1% à 77,37 francs suisses, dans un SMI en recul de 1,91%.

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