Zurich (awp) - Le colosse pharmaceutique Novartis se voit bien parti à l'issue du deuxième trimestre pour renouer prochainement avec les performances affichées avant l'éclatement de la crise sanitaire. La direction assure avoir constaté une normalisation de la demande dans la plupart des pays et des domaines thérapeutiques, à ses niveaux pré-pandémiques. L'oncologie ou les génériques demeurent néanmoins en retrait.

Entre avril et fin juin, les recettes ont progressé de 9% (14% hors effets de changes) à 12,96 milliards de dollars. "J'estime que nous sommes actuellement à 80-90% du niveau pre-coronavirus", a estimé le directeur financier Harry Kirsch en téléconférence de presse.

Le grand argentier anticipe de surcroît une accélération du rétablissement sur la seconde moitié de l'année, mais sans reformuler pour l'heure les ambitions affichées pour l'ensemble de l'exercice.

Les traitements originaux de l'unité Innovative Medicines ont contribué à la performance à hauteur de 10,6 milliards (+15%), tandis que Sandoz a rapporté 2,4 milliards de dollars en hausse de 11%. Les génériques et biosimilaires regroupés sous la bannière de Sandoz ont à nouveau souffert d'une pression tarifaire, mais les volumes comprimés au plus fort de la pandémie ont repris de l'envergure.

La rentabilité se refait une santé

Apurée de tout élément jugé exceptionnel par la comptabilité, l'excédent opérationnel (Ebit) de base a rebondi de 13%, à 4,35 milliards. L'Ebit réel a, lui, explosé de plus de 40% à 3,48 milliards, alimenté par le fruit de cessions en plus d'effets d'échelles.

Le bénéfice net a bondi à 2,9 milliards, contre moins de 1,9 milliard un an plus tôt, porté par un allègement des charges.

La poussée de convalescence dépasse les attentes du consensus AWP, qui articulaient en moyenne une croissance hors effets de changes de 11% à 12,60 milliards. L'Ebit de base était projeté à 4,07 milliards.

Sur les six premiers mois de l'année, la multinationale affiche un chiffre d'affaires en progression de 7% à 25,4 milliards, soutenu par l'essor des recettes du traitement cardiaque Entresto, de l'antipsoriasique et antiarthritique Cosentyx et de la thérapie génique Zolgensma. Le bénéfice s'inscrit pile à cinq milliards.

Feuille de route maintenue

Novartis vise toujours sur l'exercice une croissance hors effets de changes entre 1 et 5% pour le chiffre d'affaires et autour de 5% pour l'excédent d'exploitation de base au niveau du groupe. Sandoz risque d'accuser une contraction de 1 à 5% de ses revenus et de 10% à 15% de son Ebit de base.

Evoquant la question des acquisitions, le directeur financier a assurer que l'appétit de son employeur restait entier, mais que les valorisations élevées sur le marché n'encourageaient guère au passage à l'acte.

Les analystes ont accueilli une performance robuste, mais sans surprise. La relative modestie des ambitions est attribuée aux incertitudes liées à l'évolution de la situation sanitaire, avec notamment l'émergence de nouveaux variants inquiétants du Sras-Cov-2.

La nominative Novartis a clôturé la séance à la Bourse en Suisse en baisse de 0,7% à 82,76 francs suisses, après avoir pourtant démarré en nette hausse. L'indice vedette SMI a pour sa part pris 0,64%.

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