Zurich (awp) - Le laboratoire rhénan Novartis a agendé au mardi 26 avril la présentation de son chiffre d'affaires sur les trois premiers mois de l'année. Pas moins de 9 analystes se sont prêtés pour le consensus AWP à l'exercice des pronostics:

T1 2022E
(en mio USD)         consensus AWP   fourchette      T1 2021A   estimations

chiffre d'affaires      12'574     12'143 - 12'882      12'411       9
- Innovative Med.       10'298       9906 - 10'546      10'104       9 
- Sandoz                  2276       2213 -   2336        2307       9
Ebit de base              4078       4008 -   4297        3957       9
bénéfice net de base      3212       3145 -   3387        3413       8

(en USD)
BPA de base               1,44       1,41 -   1,53        1,52       9

* Les résultats "de base" sont apurés des amortissements sur avoirs
  intangibles, de l'influence des facteurs liés aux acquisitions, ainsi
  que de tout autre effet jugé exceptionnel
      

FOCUS: plus encore qu'à la performance commerciale, les investisseurs porteront une attention particulière à l'avancement et aux précisions sur les chantiers en cours. La multinationale prévoit de simplifier sa structure pour épargner au moins un milliard de dollars de dépenses de fonctionnement à compter de 2024 et de scinder le marché mondial en deux, les Etats-Unis constituant à eux seuls la moitié sur laquelle la direction concentrera ses efforts.

S'il est permis d'espérer des considérations plus précises sur l'avenir de Sandoz au sein de la multinationale, Novartis s'est donné jusqu'à la fin de l'année pour arrêter une décision et renvoie systématiquement à cette date depuis le lancement des réflexions en automne dernier. La filiale dédiée aux génériques et biosimilaires est déjà "autonomisée au sein du groupe", assurait récemment le directeur général (CEO) Vasant Narasimhan.

D'éventuelles indications sur les produits en cours de développement ou d'homologation seront aussi scrutées attentivement.

Sur le plan financier, la rétrocession à Roche d'un gros paquet d'actions au porteur l'an dernier risque d'avoir biaisé l'évolution de la rentabilité. La question de l'utilisation des milliards tirés de l'opération a déjà été réglée, avec le lancement annoncé mi-décembre d'un généreux programme de rachat d'actions à hauteur de 15 milliards de dollars.

OBJECTIFS: la direction visait début février pour l'année en cours une croissance et une progression de l'Ebit de base autour de 5%. La rentabilité chez Innovative Medicine doit évoluer plus rapidement que le chiffre d'affaires.

Le chiffre d'affaires de Sandoz risque de stagner en 2022 comme en 2021 déjà. Le recul de l'excédent de base doit néanmoins être ramené en dessous de 5%.

Il reste à voir dans quelle mesure les réorganisations annoncées en avril influenceront cette feuille de route. Le coût unique du chantier est devisé à une fois et demi le montant final des économies annuelles.

POUR MÉMOIRE: le patron a assuré début avril que la cure d'assainissement dévoilée n'avait rien à voir avec une quelconque pression actionnariale, mais résultait d'une réflexion interne entamée de longue date. Si le groupe juge prématuré de s'exprimer sur le coût humain de la manoeuvre, des échos de presse font déjà état de milliers de postes supprimés, sur les quelque 105'000 que compte le laboratoire à l'échelle planétaire, dont plus de 100 en Suisse.

Concernant Sandoz, la décision reste dans les limbes, mais Novartis multiplie les communications sur les réalisations de cette filiale. Cette dernière a ainsi prolongé un accord de distribution avec le canadien Aequus, acquis le producteur britannique des dispositifs d'inhalation Coalesce, réglé avec le danois Novo Nordisk un contentieux vieux de plusieurs années sur un brevet, ou encore lancé une version générique d'un collyre au pays de l'oncle Sam.

Sur le plan de la recherche et du développement, Novartis a mis l'accent sur les thérapies géniques, s'offrant début mars auprès du massachussetais Voyager Therapeutics des options de licence sur des vecteurs de thérapies géniques contre des maladies neurologiques. La multinationale a décroché un mois plus tard un feu vert aux Etats-Unis pour l'exploitation d'un second site de thérapies géniques à Durham, en Caroline du Nord.

Elle a aussi mis la main en février sur le développeur britannique de thérapies géniques ophtalmiques Gyroscope Therapeutics déboursant 800 millions de dollars sous forme de versement initial, sur un maximum potentiel de 1,5 milliard, hors commissions.

Novartis a une obtenu gain de cause début janvier aux Etats-Unis dans une guerre de brevet autour d'un dosage de son traitement Gilenya (hydrochlorure de fingolimod) contre la sclérose en plaques. Le groupe conditionnait généralement ses ambitions prospectives à l'absence de concurrence de versions de substitution pour le Gilenya notamment au pays de l'oncle Sam.

Le groupe a obtenu deux succès réglementaires fin mars, avec l'homologation aux Etats-Unis du radioligant Lu-PSMA-617 - baptisé au passage Pluvicto pour le traitement d'une certaine forme de cancer de la prostate, ainsi que l'extension du feu vert européen pour le Beovu contre l'oedème maculaire diabétique (OMD).

Novartis a décroché depuis auprès de la FDA une homologation pour le Vijoice (alpélisib) contre le spectre hypertrophique lié au gène PIK3CA, pour les patients dès l'âge de deux ans.

La firme rhénane a déposé en février aux Etats-Unis une demande d'homologation d'urgence pour l'ensovibep, découvert par le laboratoire zurichois Molecular Partners, dans l'indication contre la Covid-19. La décision reste pendante.

COURS DE L'ACTION: la nominative Novartis s'est enrobée de quelque 7% depuis le début de l'année, nonobstant une entame d'exercice difficile. Le SMI pour sa part s'est étiolé de près de 5% sur la même période.

site internet: www.novartis.com

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