WASHINGTON, 20 décembre (Reuters) - Les Etats-Unis ont annoncé mardi avoir étendu leur liste de sanctions à sept autres hommes d'affaires et huit sociétés russes, certaines publiques, en réaction à l'annexion russe de la Crimée et au conflit en Ukraine, ce qui a déclenché les critiques de Moscou face à une mesure jugée "hostile".

Ces sanctions ont été annoncées par le département du Trésor de l'administration Obama à un mois de l'entrée en fonction de Donald Trump, qui s'est montré favorable à des liens resserrés avec la Russie et a dressé à plusieurs reprises un portrait élogieux du président russe Vladimir Poutine.

Le secrétaire d'Etat de Trump, le directeur général d'Exxon Mobil Rex Tillerson, s'est opposé aux sanctions américaines contre la Russie, ce qui lui a notamment valu d'être décoré par Vladimir Poutine en 2013.

Le vice-ministre des Affaires étrangères russes Sergueï Riabkov a qualifié ces nouvelles sanctions d'"actes hostiles" de la part gouvernement sortant et a annoncé que la Russie élargirait de même ses propres listes contre les Etats-Unis, a rapporté l'agence d'Etat TASS.

"Nous nous réservons le droit de choisir l'heure, la place et la forme de nos actions en réaction, de la manière qui nous conviendra", a-t-il dit à l'agence.

En vertu du régime de sanctions des Etats-Unis, aucun Américain ou société américaine n'est autorisé à faire affaire avec les entités visées.

Le Trésor américain a ajouté sept ressortissants russes à sa liste, dont six responsables de la banque Bank Rossiya ou de ses filiales ABR Management et Sobinbank. Bank Rossiya et Sobinbank ont fait l'objet de sanctions en 2014, ABR Management en 2016.

Le septième homme sanctionné, Evguéni Prigojine, a de "vastes relations d'affaires" avec le ministère russe de la Défense, précise le département du Trésor.

Vingt-six filiales de la Russian Agricultural Bank et du producteur gazier Novatek ont été placées sous un régime de sanctions, à la suite de leurs maison-mères sanctionnées en 2014. Novatek est le premier producteur de gaz privé du pays.

"Les actions d'aujourd'hui sont une réponse à l'occupation illégale de la Crimée par la Russie et l'agression poursuivie en Ukraine", a précisé John Smith, directeur par intérim du bureau de contrôle des avoirs étrangers du Trésor américain.

"Ces sanctions ciblées entendent maintenir la pression sur la Russie en soutenant le coût de son occupation de la Crimée et en perturbant les activités de ceux qui soutiennent la violence et l'instabilité en Ukraine."

Valentina Matviyenko, la présidente du Conseil de la Fédération, la chambre haute du parlement russe, s'est dite certaine mardi à l'occasion d'une conférence de presse, que les "sanctions anti-Russes" seraient assouplies, voire levées dès 2017, avec l'entrée en fonction de Donald Trump. (Yeganeh Torbati et Alexander Winning; Julie Carriat pour le service français, édité par Eric Faye)

Valeurs citées dans l'article : Novatek PAO, Exxon Mobil Corporation