Make trade deficit great again
140.5 milliards de dollars. C’est le déficit commercial américain au mois de mars, selon les données publiées par le département du Commerce. Les économistes anticipaient de leur côté 137.2 milliards de dollars, selon un consensus Bloomberg. Ce chiffre est dans la lignée des mois précédents, alors que les entreprises ont importé, depuis le début de l’année, un maximum de biens avant l’entrée en vigueur des droits de douane.
Source : Trading economics
Mais cela risque de se renverser dans les prochains mois. D’abord, parce que les entreprises américaines ont constitué d’importants stocks, qu’il faudra écouler dans un contexte où le moral des consommateurs a fortement diminué. Ensuite, parce que la suspension des tariffs réciproques pour 90 jours ne concerne pas la Chine. Or, les droits de douane américains sur les produits chinois s’élèvent à 145%, tandis que les surtaxes chinoises sur les produits américains sont à 125%. Des tariffs prohibitifs qui, en pratique, provoquent un arrêt de la majorité des échanges.
Les entreprises américaines achètent les creux
Depuis le début de l’année, la baisse des marchés actions américains a été mise à profit par le retail – les investisseurs individuels. Mais ce ne sont pas les seuls à profiter de ce repli. Les entreprises américaines en profitent également pour racheter leurs actions. Les montants annoncés en date du 2 mai ont atteint cette année un niveau record.
Source : Birinyi Associates, Bloomberg. Données au 2 mai de chaque année.
Sur l’ensemble de l’année 2024, les rachats d’actions aux Etats-Unis s’élevaient à 942.5 milliards de dollars, selon S&P Global. Le rythme actuel laisse entrevoir un nouveau record en 2025, et un montant total qui pourrait dépasser les 1000 milliards de dollars.
Rappelons qu’aux Etats-Unis, les rachats d’actions représentent désormais une part majoritaire du retour aux actionnaires. Selon Axios, les entreprises du S&P500 ont distribué 1600 milliards de dollars à leurs actionnaires en 2024, dont environ 60% sous forme de rachats d’actions.
Un plancher pour Novo Nordisk ?
Le laboratoire danois, spécialiste des traitements anti obésité, a publié des résultats au-dessus des attentes au premier trimestre. Mais les objectifs pour l’ensemble de l’année ont été révisé à la baisse. Novo Nordisk prévoit désormais une croissance de ses ventes de 13% à 21% à taux de change constants, contre 16% à 24% auparavant. En cause, les versions génériques de ses médicaments, autorisées par la FDA (Food and Drug Administration) aux Etats-Unis.
Si le titre est aujourd’hui en nette hausse à Copenhague, le parcours récent reste difficile. En effet, depuis son pic en juin dernier, le titre est en baisse de 50%. Longtemps une société bien valorisée, Novo Nordisk se paie aujourd’hui 13.6 fois les bénéfices 2026. Une valorisation assez faible pour une entreprise qui anticipe toujours une croissance à deux chiffres pour les prochaines années. Son rival américain Eli Lilly affiche lui un PER 2026 de 27.4.