Novo Nordisk verra ses brevets sur le sémaglutide arriver à expiration dès 2026 au Canada, en Chine, en Inde et au Brésil. Le sémaglutide est le principe actif des médicaments Ozempic et Wegovy, produits par le géant danois pour le traitement du diabète et de l’obésité.

Plusieurs producteurs de génériques sont déjà sur le coup. Les analystes estiment que le marché des médicaments pour la perte de poids se situe entre 80 et 140 milliards de dollars par an, voire plus, étant donné que les débouchés de ces traitements n’en sont qu’à leurs débuts.

Ce matin, le Financial Times rapportait que Hikma est en pourparlers avec des partenaires pour développer une version générique de l’Ozempic et du Wegovy. Hikma a été fondée en Jordanie mais est basée à Londres et fait partie du FTSE 100. L’entreprise est le deuxième plus grand détaillant de médicaments au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en termes de ventes, derrière Sanofi.

Hikma n’est pas un nouveau venu dans le domaine des médicaments pour la perte de poids. En décembre dernier, le laboratoire a lancé aux États-Unis le liraglutide, une version générique d’un médicament antérieur que Novo Nordisk commercialise sous les noms de Victoza (diabète) et Saxenda (perte de poids). Le liraglutide est en revanche moins efficace que le sémaglutide. Ce dernier a un effet amaigrissant 2 à 3 fois plus important et nécessite des injections moins fréquentes (quotidienne pour liraglutide et hebdomadaire pour sémaglutide).

D’autres acteurs commencent également à se positionner. Par exemple, le Suisse Sandoz vise le lancement d’un générique du sémaglutide au Canada et au Brésil d’ici 2026.

L’arrivée des médicaments amaigrissants sous forme générique devrait contribuer à faire baisser les prix. Les analystes d’AlphaValue estiment que ces traitements pourraient être entre 50 % et 80 % moins chers que les originaux. Selon la FDA, l’écart pourrait même atteindre 80 % à 85 %. En Europe et aux États-Unis, plusieurs systèmes de santé et compagnies d’assurance maladie tentent de limiter l’accès à ces traitements non génériques. Aux États-Unis, le prix catalogue d’un mois de Wegovy dépasse 1 300 dollars.

On peut donc aisément imaginer qu’avec l’expiration des brevets, la demande continuera d’augmenter tant l’obésité est une maladie présente à l'échelle mondiale. Novo Nordisk estime que l’expiration des brevets “est une partie naturelle du cycle de vie des produits pharmaceutiques” et que la société “explore de nouvelles molécules, combinaisons et formulations de traitements, à la fois de manière organique et par le biais d’opportunités externes”. Ses deux traitements phares sont protégés par un brevet en Europe et aux États-Unis jusqu’en 2031-2032. 

Coup dur pour CagriSema

À cette nouvelle, le titre n'a pas réagit ce matin en début de séance à la bourse de Copenhague. La fin des brevets sur les blockbusters du danois est anticipée par les analystes depuis de nombreux mois déjà. En revanche, Novo Nordisk dévisse après l'annonce des résultats de l'étude REDEFINE 2, un essai de phase 3 cherchant à viser l'efficacité de l'administration hebdomadaire de CagriSema (combinaison de sémaglutide et cagrilintide) sur la perte de poids des patients atteints de diabète de type 2. Après 68 semaines, les patients ont perdu 15,7% de leur poids par rapport à 3,1% avec le placebo. Les analystes espéraient mieux. Novo Nordisk avait déjà dégringolé en décembre à la suite des résultats d'une étude portant sur CagriSema. L'étude Redefine 1 portait sur des patients qui n'étaient pas atteints de diabète de type 2. REDEFINE 2 devrait "affaiblir encore plus la confiance dans le profil commercial" de CagriSema, souligne le bureau d'études Jefferies.