L'opérateur télécoms public japonais Nippon Telegraph and Telephone (NTT) a annoncé mardi son intention de prendre le contrôle total de sa filiale mobile dans le cadre d'une opération évaluée à 4.250 milliards de yens (34,5 milliards d'euros) alors que le nouveau gouvernement japonais souhaite une baisse des tarifs du secteur.

Le groupe va lancer une offre publique d'achat sur la part de 34% dans NTT Docomo qu'il ne détient pas encore, a-t-il précisé dans un communiqué. NTT proposera aux actionnaires 3.900 yens par action, soit une prime de 40,5% par rapport au cours de clôture de lundi de Docomo.

A la Bourse de Tokyo, le titre Docomo s'est adjugé mardi 15,78% à 3.213 yens en clôture. L'action NTT, pour sa part, a fini en baisse de 2,85% à 2.230 yens, entraînant dans son sillage ses concurrents KDDI et SoftBank qui ont reculé de 4% chacun à respectivement 2.665 yens et 1.191 yens.

Le nouveau Premier ministre Yoshihide Suga, qui a succédé ce mois-ci à Shinzo Abe, contraint de se retirer pour raisons de santé, souhaite que les opérateurs de téléphonie mobile baissent leurs prix, ce qui permettrait d'augmenter le pouvoir d'achat des clients et de stimuler les dépenses de consommation dans d'autres secteurs. Mardi, le secrétaire général du gouvernement, Katsunobu Kato, a réitéré son appel en faveur "d'avancées visibles en termes de réduction des frais de téléphonie mobile".

L'Etat japonais, avec une participation de 34%, est toujours le premier actionnaire de NTT, qui a décidé en 1992 de scinder Docomo et de l'introduire en Bourse en 1998.

Si l'offre de NTT sur Docomo aboutissait, elle serait en valeur la plus importante jamais réalisée au Japon et la cinquième au monde cette année, selon les données de Refinitiv.

"A l'issue de sa vente, Docomo n'aura plus à répondre aux actionnaires. Si le gouvernement lui ordonne de réduire les prix, il devra le faire", écrit dans une note Atul Goyal, analyste chez Jefferies.

(Sam Nussey, Makiko Yamazaki et Takashi Umekawa; avec Hiroko Hamada, Tetsushi Kajimoto et Junko Fujita; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)

par Sam Nussey et Makiko Yamazaki